C'est une étape pour laquelle nous ne pourrons guère éviter un bout de parcours sur la route de fort calibre : la N124 qui est l'artère Est/Ouest de Gers qui conduit à Auch puis Toulouse.... Il est difficile d'imaginer que nous sommes en train de marcher en 333 auprès d'un tel axe routier !
Nous allons traverser aujourd'hui les deux plus gros cours d'eau du Gers, car à Auch...
2 le tracé
3 le détail de l'étape
Nous n'avons pas vu hier en arrivant à Saint-Jean-Poutge les traces de la mutatio situées de l'autre côté de la Baïse à la Molère. Nous ne les verrons pas plus ce matin, car nous irons directement vers Auch.
Nous faisons une grasse matinée avec un petit déjeuner pris à 8 heures.
La Baïse est toute proche et nous la traversons d'un pas décidé.
Nous avons changé l'itinéraire sous les conseils avisés de nos hôtes pour ce qui concerne la première partie. Au lieu de prendre le petit chemin sous lequel devait passer la voie romaine et qui aboutit en cul-de-sac dans un champ et occasionne un détour, nous empruntons une voie plus directe qui passe plus au Sud. Du coup, nous voyons la zone où passait la voie romaine en ligne droite depuis Elusa, qui est située après la première rangée d'arbres.
Les romains montaient la colline selon la ligne de crête et entraient dans le bois.
La route s'élève jusqu'à un Château d'Eau que nous avions en ligne de mire hier et que nous ne comptions pas approcher. La vue sur les collines du Gers est exceptionnelle.
Le chemin est pratiquement en ligne droite. Nous passons près de Biran petit village très ancien puisqu'il dispose d'une pile gallo-romaine que nous ne verrons pas. D'autres sont accessibles à quelques kilomètres. " Ce sont des tours souvent rectangulaires, de hauteur variable et reposant sur un socle. En partie supérieure de la tour, sur la façade principale souvent encadrée de pilastres, était aménagé une niche dans laquelle était exposé une statue à tête mobile, pouvant être remplacée après chaque décès du chef de famille. Le sommet de l'édifice devait être en forme de dôme ou de pyramide quadrangulaire. L'extérieur des piles est constitué par des moellons calcaires rectangulaires, de petit appareil, parfaitement taillés et calibrés, tandis que la partie intérieure est comblée par un amalgame hétéroclite de morceaux fragmentés , de pierres calcaires, assemblés au mortier de sable et de chaux éteinte. Le pourtour des piles constituait un enclos funéraire renfermant les tombes ou urnes funéraires des autres membres de la famille et autres personnages secondaires de l'entourage du défunt. "
Notre chemin arrive dans le prolongement de N124. Nous allons marcher pendant 6 kilomètres en proximité de chaussée. Mais il n'y a pas de camions aujourd'hui (ou si peu). Plutôt qu'une image de cette N124, voici le château d'Ordan-Larroque que nous voyons depuis la route.
Après nos 6 kilomètres de N124 nous trouvons un chemin rectiligne qui se poursuit par une petite route qui arrive droit sur la cathédrale après les cinq derniers kilomètres.
La capitale Elimberris (Auch) a influencé la campagne environnante : absence de villa dans une couronne péri-urbaine exploitée directement depuis Auch. Les fouilles archéologiques récentes ont été réalisées en fonction de la topographie et de la nature des terrains pour évaluer les choix différents opérés, de la fin du l’âge du Fer à l’Antiquité tardive, entre terres fertiles et espaces plus pauvres, entre fonds de vallée, versants et plateaux. Aucun des éléments structurants du territoire n’a été négligé : ressources naturelles (découverte d’une carrière), voies fluviales et routières. Ainsi, des tronçons de plusieurs voies romaines ont été identifiés, rendant obsolète tout ce qui avait été écrit sur le sujet, alors que les découvertes de Belsinoet surtout de la mutatio Vanesia (auberge isolée à quelque distance d’une agglomération d’origine préromaine) apportent beaucoup à la connaissance des relais.
À la fin de l’âge du Fer de nombreux établissements dispersés, petits et grands (entre 5 000 à 15 000 m2) maillent la campagne ; au Haut-Empire se marque une différenciation entre les terroirs fertiles du nord de la cité qui sont particulièrement mis en valeur dans trois types de fundi et les terres plus ingrates qui, en dehors des plaines dans le tiers sud, sont moins peuplées et sans doute davantage tournées vers l’élevage.
Le nom de la ville d'Auch vient des Ausques, Auscii en latin, qui formaient une peuplade celtibère habitant l'Aquitaine avant les Romains, et qui occupaient le sommet de la colline d'Auch lorsque Crassus s'empara de l’oppidum. Durant la Pax Romana, la population descendit dans la vallée. Ainsi naquit une grande cité gallo-romaine, Augusta Auscorum, qui faisait partie de la Novempopulanie, aussi appelée « Pays des Neuf Peuples ». La ville d'Auch remonte à une antiquité très reculée. Elle existait avant la conquête romaine; c'était la ville ibérienne d'Elimberris, capitale des Auscii. Lors de l'organisation de la Gaule par les vainqueurs, elle reçut le nom d'Augusta Ausciorum.
Mais le nom antique d’Auch apparaît dans les sources classiques sous plusieurs formes: Eliumberrum d’après Méla; Eliberre (ablatif de Eliberris) d’après la Table de Peutinger; Climberrum pour Elimberrum d’après l’Itinéraire d’Antonin, 462. "Berrum" est l’adjectif basque berri, «nouveau, neuf, nouvelle» qui apparaît sous une forme «latinisée».
Pendant la période gallo-romaine, ce fut assurément une ville florissante et considérable, car le géographe Pomponius Mela put la citer comme l'une des trois villes principales de la Gaule; les deux autres étaient Trèves et Autun.
La ville connût un important développement et devint un des principaux centres urbains de l'Aquitaine, située au croisement de deux voies romaines, Lyon des Convènes (Saint-Bertrand-de-Comminges) vers Agen et Toulouse vers Bazas. Après le sac de la ville principale de la province, Eauze (prononcé: eoz), Augusta Auscorum devint le principal centre urbain et administratif.
Le christianisme fut introduit, à la fin du IIIème siècle, dans la contrée, et bientôt le rang de cité romaine que possédait Auch lui valut de devenir le siège d'un évêché. Conquise au commencement du Vème siècle par les Wisigoths, la cité d'Auch demeura pendant un siècle environ sous leur domination; la bataille de Vouillé (507) la fit passer sous celle des Francs. La ville romaine, qui s'étendait en grande partie sur la rive droite du Gers, avait jusqu'alors survécu aux dévastations des barbares; elle fut ruinée par les Sarrasins lors de l'invasion de 732; ses habitants regagnèrent alors le site de l'ancienne Eliumberrum plus facilement défendable. Il devint le noyau urbain et fut ceint de murailles.
La cathédrale d'Auch a été commencée en juillet 1489, à l'instigation de François de Savoie, sur les ruines de la cathédrale romane de Saint-Austinde, elle fut consacrée le , mais deux siècles ont été nécessaires pour terminer sa construction.
Elle est de style gothique flamboyant, fortement influencé par la Renaissance. Elle fut complétée fin du xviie siècle, par une façade et un porche d'ordre corinthien. Elle comprend un ensemble de 21 chapelles.
Le chœur d'Auch constitue presque une église dans une église avec ses vastes dimensions, 33,80 m sur 11,80 m. Il est entièrement clôturé par le retable monumental de Pierre II Souffron à l'Est, et par les stalles sur les trois autres côtés. Le chœur est orné d'un pavement de mosaïque et, dans son pourtour extérieur, un riche revêtement en chêne clair.
Les stalles en chêne dur et patiné sont au nombre de 112 dont 40 basses. Il y a 60 hauts dossiers avec une grande figure, sauf les deux hautes stalles réservées où il y a deux grandes figures. Chaque haut dossier est séparé par des contreforts ornés chacun de quatre figures.
Les stalles présentent une exceptionnelle richesse d'ornementation, pas moins de 1 500 motifs différents : représentations bibliques, vies des saints, mythologie, faune et flore, bestiaire fantastique, mêlant donc la ferveur mystique du Moyen Âge et l'éclectisme humaniste de la Renaissance.
Certaines sculptures ont un caractère coquin qui a du amuser des générations de chanoines.
On retrouve côte à côte sans que les tailles soient respectées Goliath et David.
Et beaucoup de beaux barbus comme Noé
Josuah
Ou encore Saint Pierre....
Nous quittons la cathédrale pour jeter un œil du haut de l'escalier...
L'escalier monumental est avec la statue de d'Artagnan en son milieu un autre lieu signature d'Auch.
Plutôt que de l'emprunter, nous revenons sur nos pas pour passer par la rue la plus connue de la ville et nous arrêter pour mangers quelques tapas.
C'est ensuite la traversée du Gers pour gagner notre hôtel de Gascogne qui est tenu par des Chinois !
Demain, nous gagnons une autre capitale du Gers, Gimont capitale du foie gras ! Ce sera une étape de Compostelle à l'envers. Nous devrions croiser des pèlerins !
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