lundi 18 septembre 2017

24 de Poussan à Castelnau le Lez 31 km

1 l’étape du jour
 
 Une autre étape qui nous conduit au-delà de Montpellier en faisant un petit raccourci...
 
2 le tracé
 
 
 
3 le détail de l'étape
 
Nous petit-déjeunons à l'heure habituelle mais nous partons plus tard à cause de nos hôtes mais aussi de Monsieur 🌴 i c'est comme 🌴 mais avec un i à la fin et son épouse. Nous avons discuté et encore discuté, bref nous y avons pris beaucoup de plaisir.



Bruno qui était parti travaillé est repassé à l'Atelier. Nous en profitons pour faire une deuxième photo avec Agnès, Bruno et Christine en tenue de pluie, car effectivement il pleut ce matin.


Les parents et leurs enfants qui vont vers l'école à pied nous accompagnent vers la sortie du village.
Avant de quitter Poussan nous faisons une dernière photo du village.


Nous prenons la route de Montbazin, village à quatre kilomètres environ qui nous permettra de retrouver la voie romaine.




 
Montbazin est la mutatio Foro Domitii de l’Anonyme de Bordeaux. 

Entre l’oppidum de Sextantio (Castelnau-le-Lez) et Cessero (Saint-Thibery), la Via Domitia ne rencontrait pas de ville gauloise. Domitius dut créer de toute pièce une mutatio, à laquelle il donna son nom « Forum Domitii », sur le territoire de l’agglomération actuelle de Montbazin, au lieu-dit « Les salles ».
Le Forum Domitii des Romains, à cheval sur la voie domitienne, un des très rares points qu’elle traverse, est recouvert par la partie orientale du village mais resurgit par endroit dans les vignes et terres incultes qui touchent l’agglomération au Nord-Est. C’est de là que proviennent les principales trouvailles publiées : le Fulgur Divom, l’épitaphe des écoles, la bague d’or au poisson… Forum Domitii aurait été un des trois fondatioins romaines en Narbonnaise entre Narbonne et Aix en Provence. 
 
 Nous croisons sur le parcours une borne milliaire XLVI repérée en rouge.

 


La journée de pluie combinée à la fraîcheur des températures incite les hirondelles à se regrouper, prémices à la grande migration.


  La borne milliaire suivante est taguée, quel intérêt de faire un tel graffiti sur un chemin où peu de personne peuvent admirer ce "bel" NTM !


La route est quasiment rectiligne, la pluie s'intensifie de temps en temps. 


À plusieurs endroits, nous voyons les barrières mobiles , utiles en cas de submersion de chaussée. Le moindre ruisseau presqu'à sec aujourd'hui peut devenir redoutable et occasionner des dégâts. Un peu plus loin, nous découvrons un autre panneau : route barrée, charrois de vendange... ceci étant, il n'empêche pas le passage des habitués qui n'en font aucun cas. Nous découvrirons la raison un peu plus loin. C'est un caveau ultra-moderne "la voie domitienne" qui concentre l'arrivée des vendanges sur un vaste territoire qui en est la cause. 


La voie domitienne effleure  Fabrègues par le nord.
Son nom provient du latin "fabricae" : forges, rappelant la forte activité du littoral languedocien dans la métallurgie du bronze dès l'âge de fer, et les vestiges d'un oppidum que l'on estime du Vème siècle avant notre ère, attestent d'une présence bien plus ancienne que le moyen-âge. Fabrègues se situe sur un lieu de passage et d'accueil séculaire : au carrefour de la Voie Domitienne, de divers chemins saliniers, et du "Chemin des Pèlerins", qui deviendra plus tard le "Grand Chemin Royal" (aujourd'hui la peu poétiquement nommée RN 113), Fabrègues a de tous temps été un lieu de rencontre.

Dès le début de l'âge du fer, on a pu se rendre compte de l'intense activité des populations méditerranéennes. Plus particulièrement sur le littoral languedocien, la métallurgie du bronze connaît une grand dynamisme. On récupérait aussi des pièces de bronze datant parfois des siècles antérieurs pour les refondre. Dès lors, les cachettes furent nombreuses, sans doute un peu à l'écart des routes pour mieux les protéger. Ainsi, un dépôt de onze haches à rebord, parfaitement conservées, à patine verte, fut exhumé en 1912. En 1897, des ouvriers mirent au jour une cachette contenant des objets de bronze d'un poids de 52 kg : 47 haches, des marteaux, ciseaux, pinces, couteaux, faucilles, rasoirs, pointes de lances et autres fragments d'armes, bracelets, anneaux, épingles, fibules, boutons...

La voie domitienne est abandonnée un cours instant par la chaussée en bitume qui fait un zigzag. Le chemin en terre qui continue tout droit semble présenter les marques des roues des lourds chariots sur la roche de surface.





L'oppidum de la Roque, au confluent de La Mosson (La Mausson en occitan) et du Coulazou (Lo Colason), est tout proche. Il est fort visible depuis l'autoroute. Il fut habité depuis au moins le Vème siècle av. J.-C.. Le site présente des vestiges de murailles, de maisons gauloises et de tours. Il a certainement été édifié par les Volques Arécomiques, peuple celtique vivant en Languedoc dès le VIème siècle av. J.-C..

Nous approchons de Lavérune par le croisement avec une autre grande route et le traffic devient alors intense.

Le vieux village de Lavérune est installé depuis le Ier siècle, au carrefour de la voie domitienne et du sentier sud nord des marchands de coquillages qui portaient les produits de leur pêche aux Romains du fort de Murviel (Oppidum d'Altimurium).
Le château de Lavérune et son parc au sud du village ancien. Le parc du château est inscrit à l’inventaire des monuments historiques, ouvert en permanence aux piétons, un des plus beaux parc du midi de la France avec des platanes élancés.


C'est un village qui porte fièrement les symboles de la république.



Nous approchons de Montpellier, un territoire profondément modifié par la ville.
la Voie Domitia passait sur la commune de l'actuelle Montpellier sur le tracé de l'actuelle « avenue de la Voie Domitienne », Montpellier n'existait pas à l'époque. La ville se développera plus tard, bien après la période gallo-romaine, sur un colline à 2 kilomètres au sud de la Via Domitia. 

Nous préférons sauter cette partie de marche urbaine en nous téléportant à Castelnau-le-Lez en profitant du tramway ligne 2 d'une extrémité à l'autre.
 
Après la traversée du petit fleuve côtier, le « Lez », la via Domitia gagne un ancien oppidum à Sextantio,  sixième station relais depuis les Pyrénées sur la via Domitia, qui est aujourd'hui Castelnau le Lez

Substantion est une cité romaine située près de la voie Domitienne, sur le trajet de Nîmes à Narbonne. Elle apparait aussi sous le nom de Sextantio sur une stèle trouvée à Nîmes, Sostantio dans l'Itinéraire de l'Anonyme de Bordeaux, Sextantio et Sestancio chez l'Anonyme de Ravenne, Serratio sur la Table de Peutinger et Sextatio sur l'Itinéraire d'Antonin.

Substantion était construite sur deux mamelons, les collines du Mas du Diable et de la Gardie que séparaient un talweg où passait le chemin de Substantion qui la reliait à la voie Domitienne, au nord du bourg de Castelnau-le-Lez. En 1834, les traces des fortifications de l'oppidum, qui occupait cette éminence à l'époque gauloise, et les vestiges d'une église du Moyen Âge étaient encore visibles, mais des constructions plus récentes ont recouvert le site qui n'a jamais pu être complètement fouillé et il n'en reste aucun vestige..

L'actuel chemin de Substantion, sur la commune de Castelnau-le-Lez, recouvre une partie du tracé de celui qui reliait Substantion au port antique de Lattara.

 Sa position sur la voie domitienne, et le fait qu'elle soit citée sur les anciens itinéraires, démontre que Substantion fut une de ces stations ou mansione romaines qui permettaient le logement des troupes, une escale pour les voyageurs et un poste de changement de chevaux et de chars pour les courriers, faisant de la bourgade une cité d'importance. Nombre d'inscriptions et d'objets ont été retrouvés sur le site, ainsi que des mosaïques réservées habituellement aux édifices publics ou aux personnes distinguées par leur position ou leurs richesses
 
 Une copie de la  borne milliaire LXIII est visible rue de la monnaie, en face du Palais des Sports, proche de la voie domitienne.

La copie est tellement bien faite que l'inscription sur le fût de la borne est difficilement lisible.




Nous poursuivons vers Le Crès. La voie domitienne est bien balisée et devient même un chemin dans ce territoire fort urbanisé pour quelques centaines de mètres. Saura-t-on protéger cet espace en en faisant un parc pour les prochaines générations ?


Toujours est-il que nous sommes rattrapés par la réalité d'un urbanisme non maîtrisé qui dévore toutes les surfaces périphériques libres. Nous devons sauter un fossé, traverser la ligne de tram, puis une rocade passante pour arriver sur une voie plus calme bien sûr bitumée. Nous arrivons sur Le Crès.
La présence de la voie Domitienne est rappelée par deux bornes milliaires. La borne  d'Auguste est au milieu du rond-point Caius Domitius sur l'avenue du Mistral. Christine me le signale mais j'imagine qu'il est plus loin... La Via Domitia traverse la commune depuis le rond-point Caius Domitius à l'ouest jusqu'à l'impasse du Gué à l'est. Par contre nous ne pouvions manquer la borne milliaire de Tibere enchâssée dans le mur méridional de l'église du village. 

 
En faisant une rotation elle devient plus lisible...


C'est sur la place de la mairie que s'achève notre périple du jour. Nous avons quand même marché sur plus de 25 km aujourd'hui. Nous sommes invités par Jean-Luc et Domi, ils viennent nous récupérer. Ce soir c'est jour de fête ! Champagne et vin local, huîtres, magret, fromage et tarte aux poires : quel régal ! Nous ne sommes plus habitués à de tels dîners.




Demain ce sera une étape un peu plus courte que prévu qui nous conduira à mi chemin de Nîmes en passant par l'oppidum d'Ambrossum.


 

 
 

 
 
 

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