lundi 18 septembre 2017

23 de Saint Thibéry à Poussan 30 km

1 l’étape du jour
 
 Une longue étape sur la via Domitia qui se terminera à Poussan au lieu de Montbazin. De la ligne droite et des bornes milliaires et l'autoroute qui a perturbé son tracé en partie.


 

2 le tracé
 
 
 
3 le détail de l'étape
 
Un vieux puits avec une pompe à bras scelle notre départ du village.



 Nous quittons Saint-Thibery par la route de Florensac sans repasser par le pont "romain". Direction sud, sur une route fréquentée jusqu'à traverser l'Hérault. Nous avions déjà vu hier quelques barrières pour fermer les routes en cas d'inondation, aujourd'hui toutes les routes en sont équipées. 
L'Hérault, si tranquille, peut comme tous les fleuves côtiers de la région atteindre un niveau de crue en quelques heures lors des épisodes cévenols.


Nous remontons vers le nord pour retrouver la via Domitia qui est restée pratiquement dans sont tracés d'origine sur une vingtaine de kilomètres avant de rencontrer l'autoroute. 

Il fait frais ce matin, comme les deux jours précédents. Christine se retourne et me dit : As - tu vu la neige ? Je crois à une plaisanterie mais elle dit la vérité : nous avons une vue superbe sur les Pyrénées orientales. dont le Canigou, enneigées.



Nous croisons un père et son jeune fils qui travaillent dans une vigne. Le fils porte une petite pioche et le père écoute de la musique en s'appuyant sur une béquille. En arrivant , nous découvrons que sa béquille est en fait un détecteur de métaux. C'est le maire de Florensac qui cherche des pièces ou autres objets métalliques dans la vigne d'un de ses amis.
Il a déjà trouvé depuis le début de sa pratique quelques pièces anciennes mais c'est surtout le plaisir de chercher...
Nous poursuivons notre route. La vue vers le sud nous permet de voir le mont au oiseaux, Sète et l'étang.



Après Saint-Thibery, la Via Domitia longe la limite nord de la Chora Massaliote d'Agde, cadastrée par les Grecs. 
On peut en déduire qu'elle suit le tracé exact de l'ancienne Via Heraklea. Le cadastre grec était formé de carrés d'un stade de côté (600 pieds grecs), soit un peu moins de 200 mètres, ce qui est très différent du tramage romain constitué de centuries de 706 mètres de côté.
La Via Domitia est indiquée par deux types de bornes. La première de petite taille sert surtout aux carrefours pour indiquer l'accès à la voie romaine.

D'autres bien plus grandes sont positionnées là où devait se trouver les  bornes milliaires. C'est ainsi que nous commençons notre collection avec la milliaire XXXIII. Trente trois milles (double pas romains étalons) indique une distance de près de cinquante kilomètres du forum de Narbo Martius.


La milliaire XXXIV est à un mille... un kilomètre c'est long à pied alors un mille ! Comme elle masquée par un olivier nous la découvrons au dernier moment.


Cette route est décidément droite. Elle évite tous les villages qui sont situés du côté de l'étang de Thau. C'était avant tout une voie militaire mais bizarrement aucun développement ne s'est fait au cours des siècles entre Cessaro et Forum Domitii (Montbazin). Du coup, quand le nombre des voyageurs a augmenté au moyen-âge à cause du pèlerinage de Compostelle c'est par la côte qu'ils sont passés amenant l'abandon de la Via Domitia au profit du chemin des roumieux.





Arrivés à hauteur du Bois de la Vallongue, au nord-est de Pinet, nous pouvons apercevoir une superbe coupe de la Via Domitia avec un aménagement touristique bien réalisé.


Comme toujours les romains ont utilisé les matériaux en proximité et ils ont implantés plusieurs couches allant du plus gros au plus fin. Les informations sont nombreuses et très didactiques concernant la voie et son environnement.






La largeur de la voie dépendait de son importance. La Via Domitia permettait le croisement de chariots, elle était bien plus large que le chemin résiduel d'aujourd'hui.








Nous profitons des bancs pour faire notre pause casse-croûte dominicale. Un vrai régal !
Il nous faut repartir, nous n'aurons pas beaucoup de distractions aujourd'hui en dehors du paysage, des bornes et de la ligne droite.


Nous découvrons la milliaire XXXV


Puis la milliaire XXXVI


Le Mont aux Oiseaux est maintenant à 3 heures nous approchons de la fin de l'étang de Thau.


...la milliaire XXXVII


Et enfin la milliaire XXXVIII qui termine la série 


D'un coup, la via Domitia disparaît : une propriété privée interdit la poursuite. Nous prenons la petite route vers l'autoroute et arrivons derrière l'aire de repos de Mèze que nous longeons alors. Curieuse opposition entre ce monde de la vitesse à l'arrêt et ce monde la lenteur en marche. Un grillage les sépare... J'avais envisagé un parcours proche de l'autoroute qui nous laissait du même côté ou bien une alternative courte en passant dessous. Hélas le fossé est un gouffre avec une végétation incontrôlée. Il faut nous résoudre et aller vers Loupian qui est un vieux village. L'archéologie a révélé la présence d'une très importante villa gallo-romaine dédiée à la production de vin et son exportation. Pour cela la villa possédait un atelier de productions d'amphores(estampillées M A F ) et d'un port sur les rives de l'étang de Thau. Ce domaine est devenu au Vème  siècle un domaine somptueux au sol couvert de mosaïques. Les thermes de la première maison étaient décorées de mosaïques datables du IIème siècle. Les mosaïques de la villa postérieure sont uniques en leur genre, car il n'existe pas d'autres villas dans lesquelles on retrouve les influences de deux pays aussi éloignés géographiquement que l'Aquitaine et la Syrie. Cette originalité est certainement due au goût éclectique du propriétaire, ou alors plus simplement à son souhait de terminer rapidement le travail de pavement. En théorie, une équipe de quatre mosaïstes met un an pour couvrir une surface de 500 m2. À Loupian, deux équipes travaillant simultanément ont pu recouvrir les 450 m2 en six ou huit mois environ. 

Malheureusement, nous n'avons pas la force de faire le détour par le centre du village. La petite route longe l'autoroute et finit par la traverser.

Il nous reste quelques long kilomètres pour arriver à Poussan, tellement long que l'on croirait à des milles romains.

 Enfin, le terrain de football avec le match dominical et les hurlements des joueurs et des spectateurs et c'est l'arrivée à Poussan, dont des vestiges remontent à  la période gallo-romaine où une activité importante est attestée par la présence de nombreuses villas. De nombreuses tombes ont été fouillées dont le mobilier funéraire recelait des objets remarquables, à l'image du très bel Actéon en bronze, ou encore des patères et urnes cinéraires.

Nous allons directement au seul hebergement du village, un B&B où nous sommes superbement accueillis. 

Nous ressortons pour aller à la pizzéria et découvrons un bel immeuble qui valait la photo !



Demain, nous arriverons à Castelnau-le-Lez avec un raccourci dans la longue traversée de Montpellier....


4 logistique
 Pizzeria
 B&B l'atelier

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