jeudi 28 septembre 2017

34 de Cereste à Niozelles étape de 27 km

1 l’étape du jour
 
C'est une longue étape de 27 km malheureusement en partie sur la route de Cereste à Forcalquier. Nous aurons l'occasion de voir un gué romain et une borne qui faute de ne pas être milliaire est néanmoins romaine...
 
 
 
2 le tracé
 
 
 
3 le détail de l'étape
 
Nous partons à huit heures de la Maison d'Emma, un B&B bien aménagé dans 3 maisons de village.
Nous complétons nos courses d'hier par un bon pain au levain à la belle croûte qui nous changera de notre pain carré aux céréales et aux conservateurs. Le marché n'est pas encore installé, du coup nous n'achèterons pas une paire de Banons bien mûrs....


Nous essayons de gagner le rivage de l'Aiguebelle pour tenter d'apercevoir les vestiges du pont romain proches du pont actuel. 

Les fouilles, entreprises à côté du pont actuel, sur l'Aiguebelle ont mis au jour les substructures du pont antique emprunté par la Via Domitia. Non loin de là, une portion pavée a été repérée à quelques mètres de profondeur ainsi que des bases de constructions datant du début de notre ère..
Les fouilles ont été recouvertes en 2010....

Faute de pont je vous montre La Chapelle en contre-jour matutinal...



Ce n'est pas possible alors nous verrons le pont de la Baou qui était romain au départ puis qui est devenu roman sous le volume de critiques et qui est en fait du XVIIIème siècle. Pourtant il est toujours romain sur les cartes et a même été classé comme tel par les Monuments Historiques initialement !


Un descriptif détaille ces différents éléments historiques et pseudo-historiques.


La Via Domitia après avoir franchi l'Aiguebelle, sur le pont romain franchissait probablement l’Encrême sur un gué. En proximité a été trouvée en 1818 une borne milliaire brisée. La voie passait ensuite proche de la gare, Saint-Jean-des-Prés, Saint-Pierre et le Petit Carluc. C'est le chemin que nous suivons au départ.

Surprise, à la gare, nous retrouvons le vélo-route d'hier qui redémarre d'ici vers Forcalquier. Un panneau nous met l'eau à la bouche : pourrions nous aller jusqu'à Tavernoure, c'est à dire éviter la route à forte circulation ? Puisque le tracé continue jusqu'à Nice, cela devrait être bon... 


Nous arrivons sur une magnifique scène champêtre, dommage de ne pas avoir le reflex dans le sac à dos et être passés plus tôt avec la brume matinale.




Plus loin nous faisons une autre rencontre, Un homme, en face, arrive en courant avec une sorte de canne à la main. Il n'est pas tout jeune, nous nous saluons, il s'arrête et la discussion est partie. Comme nous démarrons tout juste et que nous sommes loin d'arriver, la conversation ne durera que vingt bonnes minutes. Jean a 70 ans, il fait 15 kilomètres par jour en courant ou en marchant, il n'a pas de problèmes de santé bien qu'aillant eu une grave opération des années auparavant. C'est un ancien soudeur de Dellattre-Levivier, qui a participé aux montage de toutes les centrales nucléaires de la vallée du Rhône... Bref, le monde est petit et nous quittons en nous souhaitant plein de bonnes années.


Arrivés au petit Carluc, un carrefour mène au prieuré de Carluc situé à 750 mètres de la Via Domitia, connue comme via publica puis camin roumieu (chemin de Rome) au Moyen Âge. Il fut l'une des grandes étapes sur cette route qui menait d'Espagne en Italie via la Provence. Ce lieu de culte reçut la visite de nombre de pèlerins et de voyageurs attirés par la réputation de sainteté attachée à son fondateur.

C'est un lieu de culte sans doute plus que séculaire à l'époque médiévale puisque le prieuré jouxte une petite falaise, creusée de galeries, d'habitats rupestres et de tombes anthropomorphiques, au pied de laquelle, sous un portique à colonnes, sourd encore de l'eau de l'ancienne source sacrée qui alimente un petit ruisseau à truites.

 Le chemin vélo-route s'arrête bien vite, là où j'avais envisagé d'arriver sur la grande route. C'est à partir de là une marche sur une route bordée de deux allées de platanes et des véhicules qui dépassent allègrement le 70 km/h limite, et en plus la route tourne, monte et descend... Plus tard, les platanes ont été coupés et remplacés par des marroniers, laissant un peu plus de place aux rares piétons...




Bien que peu élevé et peu marqué dans la vallée aux pentes douces, le col des Granons a une importance géographique et historique. À l’époque gauloise, il marquait la frontière entre les peuples des Voconces et des Albiques, Strabon écrivant dans sa Géographie : « Le pays des Voconces commence au point de la via Domitia où commence la montée des Alpes », point généralement identifié avec le col des Granons. Il faut dire que le paysage face à nous est bien différent, nous apercevons les pré-Alpes proches et derrière les hauts sommets qui deviennent nets. Sur notre gauche, nous voyons en premier Reillane puis des kilomètres plus loin nous imaginions voir Saint-Michel-L'Observatoire, mais en fait c'est Lincel qui est dans l'alignement.


 
Nous profitons de l'approche du gué du Reculon pour quitter la route et prendre le sentier qui y mène.


C'est une descente sympathique pour nous à l'ombre et sans voiture. Au vu de l'effort physique à faire, seuls les curieux doivent faire le détour. Ce qui nous rend encore le lieu plus intéressant.



Le gué du Reculon est un des rares vestiges romains de ce type, c’est le seul connu entre les Pyrénées et les Alpes. Il est constitué d’une arête formée de 34 blocs de calcaire en grand appareil parfaitement jointés, à l’arrière de laquelle se trouvait la voie caladée  Ce gué pavé faisait 25 m de long et 6 à 7 m de large et permettait la traversée du Largue (ruisseau se jetant dans la Durance). L’ouvrage comporte un mur de soutènement de 3,3 m de haut, en forme de barrage voûte pour résister à la pression. Au vu de l'accumulation de sédiments et des arbres qui ont poussé, il y a longtemps que le ruisseau n'a pas été en crue.



Le gué apparaît comme un mode de franchissement aisé pour une voie comme la Via Domitia dès lors que la chaussée n'est pas emportée tous les ans par une crue.


L'endroit est idéal pour le casse-croûte, personne ne passe par là, les blocs de calcaire font office de bancs et de table et nous savourons nos tomates aux anchois sur tartine de pain au levain, accompagnées de Chateau La Pompe premier cru, suivies d'abricots secs au chocolat... 

Hélas, il faut repartir et remonter sur la route. Le chemin s'appuie sur une restanque de plusieurs mètres qui semble être l'œuvre des romains.

 


Encore trois kilomètres et nous quittons la route de Forcalquier en poursuivan de façon rectiligne notre parcours comme les romains l'avaient fait.

La Via Domitia, rectiligne, passait dans la plaine de Mane par le chemin (lou camin) Seinet ou Seynet.


 La Borne de Tavernoure s'y trouve, elle marque aujourd'hui la limite des 3 communes de Mane, Dauphin et Saint-Michel. Cette borne anépigraphe et de section rectangulaire n’a pas l’apparence d’une borne milliaire classique. Au nord de la voie Domitienne, les fouilles ont mis en évidence des substructures qui pourrait indiquer l’emplacement d’une auberge antique d'autant que le toponyme Tavernoure pourrait dériver de Tabernae
Depuis la borne on peut observer le tracé rectiligne de la voie, caractéristique des routes romaines.
  


La suite de notre parcours s'éloigne de la ligne droite de la Via Domitia  que l'on peut imaginer arriver quasi-directement depuis la vallée face à nous et la mutatio près de la rivière


Nous arrivons à Niozelles par un sentier direct suivi d'une montée courte et nerveuse vers le bourg. Le cimetière nous accueille pour remplir une gourde d'eau fraîche. Nous arrivons devant le bistrot de pays, agora du village. Il est fermé aujourd'hui, pas de chance.

 

Comme beaucoup de villages de Haute-Provence, la commune de Niozelles garde encore des traces du Moyen Age et de la Via Domitia. Ainsi, on peut encore contempler les ruines de l'ancien village et celles d'un donjon du XIIIème siècle environ 1 km plus loin.
  


 
 Faute d’hébergement, nous nous arrétons plus loin dans un gîte avant Notre Dame des Anges où nous passerons demain.  
Depuis "la Magnanerie" la vue est superbe sur la vallée, la ferme des Bons-Enfants et La Chapelle Notre-Dame des anges. 


 On peut facilement imaginer le tracé de la Via Domitia qui arrivait de La Chapelle dont on voit le clocher à droite puis passait en proximité de la ferme des Bons-Enfants et ensuite remontait tout droit le flanc de la vallée pour gagner la plaine de Mane.
La question pour demain : existe-t-il un passage à gué pour traverser facilement depuis les Bons-Enfants ?


Vous le saurez demain en suivant le 35ème épisode Niozelles - Peyruis, qui en plus de cet insoutenable suspense vous fera découvrir le pont romain de Ganagobie et le prieuré éponyme.
 
4 logistique
 
 
Hébergement 
 
La Magnanerie un beau gîte 

 
Hôtel Restaurant Domaine des Sources La Tuillière    tel 04 92 72 83 12 chambre 160 € (site de l’hôtel) Pitch @ Putt 9 trous
 
 
Camping L’Oasis de Provence Route de Forcalquier  tel 04 92 78 63 31   contact@oasisdeprovence.com    2 nuits minimum ???  chambre (gîte) 60€ dîner 19€  ( jusqu’au camping +3,5 km)
 
B&B Le Relais d’Elle Route de la Brillanne tel 04 92 75 06 87  B&B 70€ possibilité dîner 2*26€ relais.d.elle@wanadoo.fr 

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