mercredi 20 septembre 2017

26 de Gallargues à Nîmes 23 km

1 l’étape du jour
 
Je commence cet article par de beaux vers holorimes de Louise de Vilmorin :
« Étonnamment monotone et lasse
Est ton âme en mon automne, hélas ! »

En effet, il est difficile de faire une poésie ayant un sens en vers de ce type. Ceux de Marc Monnier sont très célèbres :
Gall, amant de la reine, alla, tour magnanime,
Galamment de l'arène à la tour Magne, à Nîmes. 

Je préfère les modifier pour en faire plus de sens mais ce ne sont plus alors des alexandrins :

 Alégal, amant de la reine, à l'atour magnanime,
Allait galamment de l'arène à la tour Magne, à Nîmes. »
 
C'est ce que nous ferons une fois arrivés à Nîmes !

2 le tracé
 
 
 
3 le détail de l'étape
 
Suite à un problème de sauvegardes je suis obligé de refaire complètement l'article qui était quasiment fini à 5:45... La journée commence mal !

Le départ est caractérisé par le retour de l'autre côté du canal que nous longeons sur une bonne longueur. Ensuite, ne retrouvant la voie Domitienne qui est identique à la voie d'Arles sur quelques kilomètres. Pour une fois, notre présence est signalée ! Ceci dit nous ne notons aucun changement dans la conduite des automobilistes, le téléphone portable à la main est aussi courant que d'habitude. Vivement iOs11 et l'équivalent Android pour limiter l'usage des mobiles en mouvement ! Une autre petite remarque nous avons vu une trentaine de panneaux signalant la faune sauvage depuis Bordeaux...


Sur le chemin de terre nous faisons une rencontre qui démarre classiquement par un bonjour et qui se poursuit par : vous vous trompez de sens et qui se prolongera près de trois quarts d'heure. Il faut dire que la discussion a été passionnante avec ce viticulteur ! Outre notre apport sur l'anonyme, 333, les voies romaines, de son côté il a répondu à toutes nos questions sur la vigne, la région et les évolutions culturelles. C'est un producteur qui ne fait plus que de la vigne alors qu'au début il produisait aussi des fruits, des légumes en plus de la vigne. Il s'est beaucoup agrandi et sa vigne est bio depuis 1997 grâce à la contrainte de la source Perrier. Comme le vin est classé en vin de table, il produit une dizaine de cépages même non régionaux. Nous savons pourquoi il est passé de la taille en gobelet à la taille en cordon , comment les vendangeuses ramassent les grains mûrs et laissent feuilles et grains verts ou pourris. Il nous explique que l'urbanisme non maîtrisé à conduit à encercler les anciennes caves coopératives et que les nouvelles le seraient tout autant s'il n'y avait pas des terres inconstructibles par le risque d'inondation. Grâce à la mécanisation il exploite seul un domaine qui nécessiterait des dizaines d'employés et une centaine pour faire les vendanges. Toute sa production va au caveau d'Heraclès, qui avec 600 hectares de vignoble bio est le plus grand de France. Il arrive à écouler sa production dans le monde entier.  Bref, on aurait pu continuer des heures....


Un peu plus loin, nous croisons une jacquette belge avec un chien qui ressemble à un pitbull. Elle a un tout petit sac à dos ce qui nous interroge. Son chien ne marche qu'un jour sur deux. En fait, son mari est en camping-car avec le deuxième chien. Comme elle s'arrête à Villetelle nous lui conseillons de visiter Aubrussum
Les carrefours ne manquent pas d'indications sauf celle de la voie domitienne.


Nous passons ensuite à Codognan 
La première mention du village apparaît en 1094 dans le cartulaire de l’Abbaye de Psalmody, sous le nom de Codonanium aux abords de la Via Domitia qui s'appelle chemin de la Monnaie dans de nombreux villages. Cette voie Domitia franchissait alors le Rhony à gué et quelques belles pierres attestent de son passage. Un magnifique grenadier attire notre attention avec ses fruits bien mûrs 


 Le village suivant est Vergèze
 La Voie Domitienne passe au sud du village et les vestiges d’une villa gallo-romaine ont été découverts en proximité, au Nord de la source Perrier. 
  


Perrier est un acteur prépondérant sur le plan économique mais aussi touristique via la création d'un parc arboré récemment créé.


La voie domitienne aujourd'hui n'a de cesse de traverser des villages à l'approche de Nîmes.  
Nous traversons Vestric-et-Candriac où nous découvrons une église romane fermée.

Nous y trouvons la statue de Louis Joseph de Montcalm qui est né au château de Candriac en 1712, nous avons vu aussi les plaines d'Abraham où il est mort.



Puis, c'est Uchaud, le village suivant, créé sous Hadrien, à la hauteur de la huitième borne milliaire, sur la voie Domitienne, au sud ouest de Nîmes, il fut décidé d’installer un relais qui prit le nom ” d’Ad octavum “, ” au huitième “.
L'église (XIIème) avec clocher mur sur le pignon de la façade (XIXème), flanquée de la tour de l'horloge terminée par un léger dôme que supporte un campanile en fer forgé de forme pyramidale classique dans la région


La borne milliaire de la voie Domitienne est sur la route de Bernis. Elle est dédiée à Antonin le Pieux. Chose rare ce n'est pas une copie et elle n'a jamais été déplacée !





Les maisons des villages portes les inscriptions des événements taurins auxquels les habitants ont participé année après année.




Le village suivant est Bernis
Au deuxième siècle av. J.C., les romains aménagent la ville de Nîmes et cadastrent la campagne environnante. Ils y implantent au centre de vastes domaines agricoles, de grandes fermes, les « villae » dont une sera à l’origine de la naissance du village. 

Ce n’est que beaucoup plus tard, en 925 ap. J.C. que Bernis entre dans l’histoire dans une charte du cartulaire de l’église Notre Dame de Nîmes sous le vocable de « Villa Bernice ». Le patronyme du propriétaire  de ce domaine donnera son nom à notre village.

 À notre surprise nous découvrons une autre milliaire sur le parcours, dont l'inscription fait référence à Claude.






 
 



Pour gagner Milhaud, il faut longer la N 113 sur un espace réduit avec une forte circulation. Nous mettrons presque cinq minutes pour la traverser...

 Milhaud a suivi les vicissitudes de sa grande sœur toute proche, Nîmes. En effet, de par sa situation géographique privilégiée, elle devient très tôt un point de concentration de la vie humaine, d'autant qu'une source au débit abondant put faire vivre tout un groupement humain. Il est à peu près certain que, très tôt, les Ibères arrivés d'Espagne et les Ligures venus d'Italie mirent leur génie agricole au service de cette région. Leur présence est encore attestée par les lacis des murets, des faisses et des capitelles. La commune de Milhaud est située sur le tracé de la voie Domitienne.
 



Enfin c'est l'arrivée à Nimes la Civitas Nemauso de l'anonyme de Bordeaux.

Stratton et Pline rapportent qu’une peuplade celte se serait établie dans la région et aurait fondé, sur le territoire de la ville de Nîmes, l’antique capitale des Volques Arécomiques. Cette dernière devint maîtresse de vingt-quatre bourgs considérables. Durant l'âge du fer (viiie – iie siècle av. J.-C.), Nîmes constitue l'un des principaux oppida de la Celtique méditerranéenne.

À Nîmes, les Volques Arécomiques (ce n'est pas du Goscinny !) s'installent près de la source de la Fontaine. Là, au pied du mont Cavalier, un sanctuaire se crée et la source est divinisée. C'est à cette époque qu'est notamment édifiée la tour Magne, au sommet du mont Cavalier, qui sera plus tard intégrée à l'enceinte romaine.

 

La victoire remportée sur les Arvernes par Cnaeus Domitius Ahenobarbus et Quintus Fabius Maximus  en 121 av. J.-C., décida du sort de la ville. En effet, l’inquiétude que leur causaient leurs turbulents voisins engagea les Volques à s'offrir d'eux-mêmes aux Romains et à se mettre sous leur protection. Cela ne leur permit pas pour autant d’échapper aux dévastations causées par l’irruption des Cimbres et des Teutons. La colonie fondée par Octave Auguste sous la direction de Marcus Vipsanius Agrippa ne fut définitivement organisée qu’en l’an 27 av. J.-C.. La Colonia Augusta Nemausus est dotée de nombreux monuments et d’une enceinte de 6 km de long, enfermant la troisième superficie urbaine des Gaules (provinces de Germanie incluses), 220 ha.

Vers la fin du iiie siècle, le christianisme commença son histoire en 287 à Nîmes avec saint Baudile. Au début du ve siècle (407-408), une invasion des Vandales avec Chrocus à leur tête apporta son lot de dévastations dans la colonie qui vit disparaître, entre autres, la basilique élevée en l’honneur de Plotine.

En 2016 est officialisée la découverte de ce qui aurait été la première église de Nîmes, construite au Vème siècle, avec autour 130 tombes.

 Nîmes est en train de candidater pour devenir un site UNESCO !


Les arènes de Nîmes sont parmi les amphithéâtres romains les mieux conservés au monde. Elles illustrent parfaitement le degré de perfectionnement atteint par les ingénieurs romains pour la conception et la construction de ce type d'édifice très complexe. En effet, il présente une symétrie parfaite. De forme ovale, il mesure 133 mètres de long et 101 de large avec une piste de 68 sur 38 mètres. Mesurant 21 mètres de haut, sa façade extérieure est à deux étages de 60 arcades superposées et d’un attique, séparés par une corniche. Au sommet, des pierres en saillie trouées recevaient des mats auxquels était accroché un velum, immense toile déployée au-dessus des spectateurs pour les protéger du soleil et des intempéries. A l'origine, toutes les arcades du rez-de-chaussée étaient ouvertes pour servir d'entrée ou de sortie.







 Nous voyons ensuite le très célèbre Tabac-Presse des Arènes dont la réputation a dépassé depuis longtemps les frontières de la France. Des dizaines de milliers de touristes sont venus y acheter cartes postales et timbres.



La Maison Carrée est inspirée par les temples d'Apollon et de Mars Ultor à Rome, elle séduit par l'harmonie de ses proportions. Seul temple du monde antique complètement conservé, la Maison Carrée mesure 26 mètres de long sur 15 de large et 17 de hauteur.  Le plafond du pronaos (entrée du temple) date du début du XIXe siècle et la porte actuelle a été réalisée en 1824.

Elle est l’une des expressions du nouveau pouvoir mis en place par Auguste. Autour de lui s’ordonne une famille impériale et se mettent en place des lieux de manifestation et d’expression de l’autorité publique. Monuments, inscriptions, statues et portraits, éléments du décor architectural, décrivent, chacun par un langage propre, l’action et le devenir du nouveau régime.

La Maison Carrée doit son exceptionnel état de conservation à une utilisation sans interruption depuis le XIe siècle. Elle a été tour à tour maison consulaire, écurie, appartement, église. Après la Révolution française, elle devient le siège de la première préfecture du Gard, puis est aménagée en archives départementales.










La tour Magne  c'est-à-dire la Grande Tour, est le seul vestige de l’antique enceinte augustéenne. Elle se dresse sur le plus haut point de la ville, le Mont Cavalier, domine toute la plaine et attire vers elle les voies de communication.
À l'origine, c'est une tour ovale en pierre sèche d'une hauteur maximale de 18 mètres, déjà intégrée dans un rempart. À la fois édifice de prestige et élément stratégique, elle marquait la présence du sanctuaire et protégeait l'oppidum. En doublant sa hauteur et en l'intégrant dans l'enceinte, Auguste marque le nouveau pouvoir de la colonie de Nîmes sur la « Cité » des Volques. Quand la ville abandonne les hauteurs, la Tour Magne continue cependant à jouer un rôle militaire. Elle est utilisée pour la défense contre les Anglais lors de la guerre de Cent Ans. 





Aujourd'hui, le dernier étage a disparu et elle s'élève à une hauteur de 32 mètres. 
De son sommet, la vue sur Nîmes est remarquable.


Mais aussi sur le mont Ventoux, les Alpilles et même le Pic Saint-Loup.



Nous redescendons par les superbes Jardins de la Fontaine
Ornés de vases et de statues, les Jardins de la Fontaine figurent parmi les premiers jardins publics d'Europe. Ils furent créés au 18ème siècle sur le site antique de la Source qui intègre la Tour Magne et le Temple de Diane. 

Au 18ème siècle, les embellissements de Nîmes furent nombreux, mais le grand travail de cette époque fut la création des Jardins de la Fontaine par Jacques-Philippe Mareschal, ingénieur militaire du roi, amplement secondé par l'architecte nîmois Pierre Dardailhon. Des travaux de régularisation du débit d'eau de la source sont à l'origine de la découverte d'un site romain abandonnée depuis le Moyen Âge 






Le Castellum Aquae     A partir de ce bassin circulaire de distribution d'eau, taillé dans le rocher (5.90m de diamètre, 1.40m de profondeur), des canalisations en plomb acheminaient l'eau vers les fontaines publiques et les différents quartiers de la cité. Cet apport supplémentaire en eau contribua à asseoir le prestige de Nîmes, à lui apporter confort et art de vivre à la romaine.

La construction du castellum et du Pont du Gard, datée du milieu du Ier siècle ap. J.-C., montre que la ville a continué à se développer après la forte impulsion de l'époque d'Auguste. 
En complétant les basses eaux de la source de la Fontaine en période de sécheresse, il permettait d'assurer la sécurité de l'approvisionnement et facilitait l'évacuation des eaux usées de l'est de la ville. 
On put ainsi édifier de nouveaux thermes entre le forum et la porte Auguste. 
Certains tronçons de l'aqueduc abandonné furent réutilisés en caves, en citernes, voire en fosses d'aisances.




L'eau provenait de la source de l'Eure à Uzès et après avoir franchi le Gardon sur l'acqueduc du pont du Gard arrivait là après un parcours de 50 kilomètres.








 La construction de la porte d'Auguste, appelée autrefois « Porte d'Arles », remonte au Ier siècle av. J.-C.. Elle faisait alors partie de la longue enceinte romaine de Nîmes et était une des principales portes de la ville. C'était également le point d'entrée de la voie Domitienne dans la colonie. 
 La porte est pourvue de quatre passages en arc plein cintre, dont deux grands centraux pour les véhicules et deux petits latéraux pour les piétons. Elle était autrefois flanquée de deux tours semi-circulaires. L'emplacement de ces tours est indiqué sur le trottoir par un cercle constitué de grandes pierres plates.




  


 
Nous n'avons pas le temps de visiter le Musée Archéologique défendu par un crocodile !



Demain étape intermédiaire avant Arles, arrêt à Bellegarde.


4 logistique
 
Maison Diocésaine 6 rue Salomon Reinach    Tél : 04 66 84 95 11 contact@maison-diocesaine-nimes.fr à 500 m de l’amphithéâtre 
 
Auberge de Jeunesse  257 Chemin de l'Aubergé de la jeunesse tel 04 66 68 03 20 nimes@hifrance.org 
 
 
 
B&B les Bougainvillées 343 Chemin des combes noires Tél: 04 67 86 87 00  ou 06 30 57 02 51Email: isa.bernigolle@wanadoo.fr B&B70€


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