1 l’étape du jour
Aujourd'hui nous ne verrons pas les tours de Carcassonne se profiler à l'horizon de Barbaira mais de Villesèquelande, en fait de beaucoup plus loin puisque c'est de l'aéroport qu'elles sont visibles. Il était prévu de n'emprunter que la voie romaine qui est une route aujourd'hui très droite comme les romains savaient les tracer. Mais, la tranquillité nous a fait choisir un petit passage le long du canal du Midi avant Villsèquelande...
2 le tracé
3 le détail de l'étape
Hier soir, juste avant d'arriver à l'hôtel, nous avions traversé un rond-point avec une drôle de statue et un autre Monument proche avec seulement un mot en espagnol :
retirada. Je connaissais depuis peu la remontada mais je ne comprenais pas le sens du retrait ici à Bram. Je me disais "retrait" en espagnol, il n' a que Raph pour connaître... Y avait-t-il un lien avec un bras bionique ?
Hélas non. La fuite des républicains espagnols en 1939 et l'accueil approximatif des Français les ont conduit dans des camps comme à
Bram. L'autre monument est plus explicite sur ce qu'ont vécu ces réfugiés politiques.
Les nuages sont bien présents, la tramontane souffle fort et la veste polaire se supporte bien.
Pour éviter la monotonie de la route fort rectiligne, la canal du Midi très proche ne fait perdre qu'un minimum de temps par endroits. Nous profitons des longs alignements de platanes qui vont bientôt disparaître touchés par une maladie fatale. Tous ceux qui n'ont plus de feuilles sont condamnés par un marquage mauve signifiant "à couper".
Juste avant
Villesèquelande nous reprenons la route pour limiter la distance supplémentaires associée aux nombreux virages du canal. C'est bien plus rapide mais plus risqué.
Sur le territoire de Sainte-Eulalie existait un camp romain réputé, important ouvrage de défense fortifié, en forme de triangle, dont un des sommets était situé au pech (colline) du Château d’eau de Villesèquelande. Autour de ce camp, de grands domaines appelés aussi « Villa » se créaient, fondés très souvent par un chef militaire tenté par la possession de la terre. Le mot « Villa » couvrait alors non seulement la maison d’habitation du maître, vaste et bien défendue, mais aussi celles des serviteurs et le domaine terrien plus ou moins grand qui en dépendait.
Un officier romain, Sicanus, fit construire sa puissante villa, « Villa Sicani » qui devint par la suite au Xème siècle Villasicca puis finalement Villesèque.
Les Wisigoths envahirent le pays en 435 et conservèrent ce territoire plus longtemps que les autres possessions gauloises.
La mutatio Cedros de l'Itinéraire hiérosolomytain est généralement placée près de Caux, mais elle devrait se trouver 6 milles (9km) après Bram et 8 milles (12 km) avant Carcassonne. C'est donc à hauteur de Villesèquelande qui se situe juste à 6 milles de Bram. Caux, où aucun site romain n'a été repéré, est trop éloigné. On a trouvé à la sortie du village de nombreux vestiges : empierrement, tegulae, céramique on proximité de la voie ferrée comme dans un fossé d'un appareillage de pierres bien taillées, ruines probables d'un gué ou d'un ponceau.
Nous quittons Villesèquelande par une petite route qui devient chemin au milieu des vignes puis sentier avant de rejoindre le canal du Midi pour une courte distance. Nous passons une autre écluse à pied, les biefs sont maintenant plus longs...
C'est le retour sur la "voie romaine" pour ne plus la quitter jusqu'à Carcassonne. La différence c'est que les nuages noirs menaçants commencent à lâcher des quantités notables d'eau. C'est le retour des pèlerines. Ajoutée au vent qui forçit, la pluie nous fait retrouver notre plaisir de ressentir l'eau qui ruisselle sur les mollets.
Nous atteignons le hameau d'
Herminis nous enlevons nos pèlerines.
Nous poursuivons vers l'aéroport de Carcassonne (Toulouse pour Ryanair...). Une autre grosse averse qui nous arrive dans le dos... Nous avons retrouvé notre dextérité italienne, malgré le fort vent nous sommes équipés en moins de 30 secondes, un bon travail d'équipe.
Une fois l'aéroport dépassé, c'est l'arrivée dans les faubourgs de la ville pas très jolis en semaine mais à casser le moral un dimanche. Nous voilà à
Carcassonne. Mais la Cité est encore à trois kilomètres du anneau signalant la ville.
Le nom de Carcassonne apparaît pour la première fois dans deux documents au IVème siècle : l’Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem (sous le nom castellum Carcassone) et la Table de Peutinger (sous le nom castellum Carcassione). Par contre il n’est pas cité dans le Catalogue des Provinces Romaines alors que Lodève (casteollum Luteva) ou Uzès (castellum Ucciense) le sont.
À la fin du IIème siècle av. J.-C., le lieu est déjà un oppidum avec des fossés et héberge des habitations gauloises. En 118 av. J.-C., les Romains s’emparent du lieu occupé par les Volques Tectosages et fortifient l’oppidum. Ensuite les Wisigoths s’emparent de l’oppidum au Vème siècle, puis les Sarrasins au VIIIème siècle qui resteront environ trente ans avant d'être chassés par les Francs. Ces derniers laisseront le nom de Karkashuna.
C’est dans le courant du VIème siècle avant J.C que le site de Carsac est abandonné au profit d
’un oppidum sur la butte de la Cité. A partir de cette période le promontoire stratégique ne sera plus contesté et l’occupation sera permanente. Cette première occupation est attestée par les strates repérées à la fois vers le Château Comtal et le musée lapidaire à plus de 4 m de profondeur ou vers le théâtre mais peu profondes par rapport aux couches actuelles. Elles s’enfoncent vraiment vers la tour Mipadre où elles atteignent la côte de 9m soit 2 m en dessous de la tour actuelle. Un premier fossé semble être attesté large de 6 m et profond de 2.5m. Les restes de murettes en pierres sèches pourraient être rattachés à des substructions de cabanes. La proximité de silos et d’un four à bronzier ou de potier confirmeraient l’hypothèse. Les poteries et céramiques dont celles importées sont des éléments forts de cette période en particulier les poteries à vernis noir de style pré-campanien ou campanien. Globalement les connaissances liées à cette période restent à défricher.
Vers le IIème siècle avant J.C le couloir entre Toulouse et Narbonne est occupé par les Volques Tectosages. Après la victoire des romains et pour permettre de meilleurs échanges commerciaux à partir de la colonie de Narbonne, il est créé des nouveaux comptoirs ou oppida marché. C’est à cette époque qu’une nouvelle ville s’étend au pied de la colline. L’oppidum est mentionné par Pline sous le nom de Carcaso Volcarum Tectosagum, qui devient une étape, un point de convergence important. De nombreuses marchandises transitent à cet endroit : amphores et céramiques et contreparties en céréales Lauragaises, salaisons pyrénéennes, lingots de métal provenant de la Montagne Noire, du Rouergue ou des Corbières. A l’époque républicaine l’emprise agricole recouvre une grande partie du territoire. Les premières fortifications de la Cité vont apparaître au IVème siècle après J.C. L’ouvrage comportait vraisemblablement 34 à 40 tours. Elles sont reconnaissables à leurs assises de briques, la hauteur devait atteindre entre 13 et 14 m de haut. Les courtines crénelées ne dépassaient pas 8 à 9 m. Cette fortification se superpose à la première enceinte. Le périmètre est important soit plus de 1200 m de circonférence. Grâce à cette nouvelle sécurité la ville se développe sur les flancs au Bas-Empire. Le quartier Nord est relié aux fortifications par un mur d’enceinte dont l’ancrage est encore visible près de la porte nommée « le Bourg ». C’est dans ce cercle qu’auront lieux les premiers cultes chrétiens. Cette enceinte primitive est encore en partie visible aujourd’hui avec les tours dites : de la Marquière, de Samson et du Moulin d’Avar restaurées au XIXème siècle par Viollet le Duc et ses successeurs ou bien encore dans certaines parties de l’enceinte médiévale où elles servent de soubassements.
Nous arrivons fourbus dans la Cité et nous allons directement à l'Auberge de Jeunesse. C'est avec grande satisfaction que Christine obtient sa carte annuelle de moins de 25 ans.
Nous faisons un tour dans la Cité qui est envahie par les touristes. Quel contraste ! C'est le même ressenti qu'à Conques ou au Mont-Saint-Michel. Après ce bain de foule. Nous retournons juste avant 17 heures à l'Auberge de Jeunesse, le signal WiFi est puissant dans la salle de lecture. Écouteurs sur les oreilles, les conditions sont idéales our voir la victoire de Toulon contre Toulouse !
Demain, ce sera Capendu ! En se retournant, nous verrons enfin les tours de Carcassonne se profiler à l'horizon de Barbaira...
4 logistique
Carcassonne :
Auberge de Jeunesse
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