dimanche 1 octobre 2017

37 et 38 de Sisteron à Monetier-Allemont puis à Gap 27 km

1 l’étape du jour
 
 Faute d'herbegement à Monetier-Allemont et aux alentours nous avons raccourci notre périple d'un jour en allant directement à Gap par bus.
 
2 le tracé
 
 
 
3 le détail de l'étape
 

Nous avons fait le choix de faire deux étapes en une en utilisant un bus. En effet, le processus d'adaptation du tracé à la réalité des hébergements n'a pas fonctionné pour cette étape. Nous avons cherché avec toutes les techniques habituelles au niveau de la cible Monetier-Allemont comme cinq kilomètres avant ou après et même à droite et à gauche.

Un dernier regard sur Sisteron.


En particulier, les remparts du XVème siècle qui ont été construits pour faire face aux bandes armées incontrôlées de l'époque.


La Via Domitia a un parcours incertain depuis Sisteron. Elle pourrait être rive droite ou rive gauche de la Durance jusqu'à la mutatio Alamons où un passage existait entre les deux rives. À partir de là, elle rejoignait Vapincum (Gap). La poursuite d'une voie romaine en rive gauche est plausible dans le but d'éviter Gap sur un tracè direct vers La Bâtie - Chorges.

Alors quelques villages dont j'aurais pu parler...

Tout d'abord Thèze, qui est en rive gauche de la Durance.
 Dans l’Antiquité, le territoire de Thèze fait partie de celui des Sogiontiques (Sogiontii), dont le territoire s’étend du sud des Baronnies à la Durance, et recouvre une partie du massif des Monges. Les Sogiontiques sont fédérés aux Voconces, et après la conquête romaine, ils sont rattachés avec eux à la province romaine de Narbonnaise. Au IIème siècle, ils sont détachés des Voconces et forment une civitas distincte, avec pour capitale Segustero (Sisteron). Des céramiques des IIème et IIIème  siècles ont été retrouvées dans l’est de la commune, ce qui atteste une occupation du territoire à cette époque.




  Puis Claret qui est également en rive gauche associé à Monêtier-Allemont en rive droite, le franchissement de la Durance ne posait pas de problème à cette époque par gué ou par bac entre ces deux localités. 

Un atelier de fabrication de céramiques se trouvait près du hameau des Roches. Enfin, une inscription funéraire antique a été retrouvée remployée dans une restanque en 1927. 

 

Claret a joué un rôle important durant la période romaine, associé à Monêtier-Allemont pour le contrôle du fleuve et la mutatio Alamons sur la voie domitienne. Le passage entre les deux rives institué par les Romains perdure encore aujourd’hui avec un pont. L’installation des Hospitaliers à Claret au XIIème siècle confirme la présence d’une voie importante sur la rive gauche. 

 

De nombreuses autres inscriptions, perdues aujourd’hui, sont signalées par quelques auteurs des XVIIème et XVIIIème siècles, mais non localisées ni transcrites. Le lieu-dit Notre Dame est reconnu comme le site le plus important. Un oratoire à Notre Dame y est élevé sur un fragment de pile de l’ancien pont franchissant le Ravin Notre Dame. Cet oratoire, sur le Grand Chemin médiéval et sans doute antique, pourrait recouvrir l’ancienne mutatio Alabons de la rive gauche, réoccupée par les Hospitaliers au XIIème siècle.

 
Monetier Allemont est associée à Claret.

Le lieu-dit des Rousses a livré aux archéologues un site chalcolithique.

À l’époque romaine, la ville appelée Alabons ou Alamons était implantée sur la commune. Cet Alamons était chef-lieu de pagus et était doté d'un macellum (un marché alimentaire). En-dehors du bourg actuel, deux autres sites étaient construits à l'époque gallo-romaine, puisque deux villae se trouvaient à Saint-Ariès et à Notre-Dame-des-Rousses.

Le premier site, Saint-Ariès, est sur la commune de Ventavon : il s'agit d'une grande villa, de 2 600 m2, des IIème et IIIème siècles et faisait partie de l'agglomération lâche, ou « bourg éclaté » d'Alamons.

Sur le second site, une grande villa a fait l'objet de multiples fouilles. Elle a été occupée du Ier au IIIème siècle et faisait elle aussi partie du « bourg éclaté » d'Alamons.

Cette présence gallo-romaine a laissé des vestiges, comme des blocs monumentaux remployés dans les constructions médiévales, des inscriptions, deux trésors (découverts en 1346 et en 1905).

 C'est là que notre étape du jour aurait dû se terminer.

Ensuite, nous n'avons pas vu La Saulce dont le nom rappelle une source salée (salica) qui jaillissait autrefois dans ses environs. La voie romaine allant de Gap à Sisteron passait sur son territoire, dans un petit vallon, très au-dessus du village actuel, pour éviter les défilés de la Durance ; son tracé est encore visible. La Saulce fit, dès la fin du Xème siècle, partie du fief des seigneurs d'Orange, qui y firent construire le donjon carré du XIIème siècle qui, dominant la vallée, surveille la voie romaine. 
 
 Pour enfin arriver à Gapville romaine modeste qui devint importante en prenant le titre de cité au IVème siècle, elle était entourée d'un rempart à cette époque.

Le Gapençais faisait partie du territoire des Voconces, peuple gaulois romanisé lors de la conquête de la Narbonnaise en 125-124 av. J.-C., dont les capitales étaient à cette époque Luc-en-Diois et Vaison-la-Romaine.

Vers 20 av. J.-C.Marcus Julius Cottius chef de tribus de la vallée de Susa, allié à Rome, et exhorté par Auguste, entreprit l'édification d'une voie de communication dans la vallée de la Durance. Il dut soumettre les différents peuples concernés. Cet itinéraire, édifié entre 14 et 6 av. J.-C., et qui reçut le nom de Via Cottia per Alpem, reliait Turin à Sisteron et comportait six stations. La ville de Gap a été fondée à partir d'une de ces mansiones. En 22, le site de Gap devient le départ d'une voie romaine vers Valence.

Cette station sur la voie domitienne est mentionnée sur les formes Vapincum / Vappincum / Vappinqum sur les gobelets de Vicarello ou encore Vapincum sur la table de Peutinger. Elle se situe entre Alarante (Tallard) et Ictoduris (La Bâtie-Neuve) et correspond à l'actuelle ville de Gap dans les Hautes-Alpes. Cette localité semble avoir été la principale ville des AvantiquesÀ cette époque, l'emplacement de la future ville se résumait à un camp romain. Ce camp était protégé par un mur terrassé entouré d'un fossé. Il était le plus important entre Montgenèvre et Sisteron. La garnison qui l'occupait pouvait être estimée à 360 hommes. Ceux-ci provenaient des peuplades alentour. Ils étaient chargés de protéger les utilisateurs des voies romaines contre les pillards. Plus tard, un axe vers le Champsaur est créé. Le site de Gap prend de l'importance en devenant un nœud de communication.

Durant les premiers siècles, la population s'accroît de façon importante. Vers la fin du IIIème siècle et au IVème siècle, est édifiée une nouvelle fortification. Ces remparts, qui entourent totalement la première enceinte, sont composés de onze côtés et de onze tours qui protègent les habitants de la ville des invasions barbares. La superficie enclose de 2 hectares fait de Gap un gros bourg.

 
L'anonyme de Bordeaux que nous avions quitté au nord d'Arles nous retrouve à Gap. Son chemin via Valence, Die, le col de Cabre est comme d'habitude finement décrit dans son itinerarium. Maintenant que nous l'avons retrouvé nous ne le quitterons plus.



Nous profitons de cette journée de repos pour visiter le Musée Départemental des Hautes Alpes, un autre Musée gratuit. 

Une trentaine d’autels, de sarcophages et de stèles comportent des inscriptions latines et des décors figurés datant de l’époque impériale.



La « stèle de Briançon » fait partie des plus beaux objets de la collection. Il s’agit d’un bas-relief en marbre blanc présentant un couple et leurs enfants, datée de la fin du Ier siècle ou du début du IIème siècle. L’artiste, certainement originaire de la région, s’est inspiré des stèles funéraires italiennes. On peut remarquer des attributs romains, comme les coiffures, qui suivent la mode impériale et qui permettent de dater assez précisément l’œuvre. Cette stèle indique le désir général de romanisation des familles aisées de l’époque.



Une sculpture d’Hermès, double de Jupiter Ammon en bronze, retrouvée à Saint-Laurent-du-Cros dans le Champsaur, témoigne du culte porté à Jupiter au IIème siècle. Elle provient probablement d’un temple ou d’un sanctuaire situé à proximité du col de Manse, lieu stratégique pour les armées romaines. La facture de cette sculpture est remarquable. Les deux têtes, presque identiques, présentent un visage large aux pommettes saillantes et au nez aquilin. La barbe est disposée en petites mèches rondes, serrées et régulières, comme celles de la chevelure. Deux cornes de bélier s’enroulent autour des oreilles pointues. Le regard, tourné vers le haut, était probablement incrusté d’argent ou de pierres précieuses.


L’époque romaine nous laisse quelques témoignages d’un art parfaitement maîtrisé, comme celui de la verrerie, de la poterie ou de la bijouterie.


Le Musée de Gap est éclectique et ne se limite pas à la période romaine. 
Une partie est consacrée au Queyras avec de belles pièces exposées. Le mobilier ancien est effectivement très beau,









Il y a même des horloges de berger Un cadran de berger est un modèle de cadran solaire portatif constitué d´un cylindre d´une dizaine de centimètres de hauteur sur lequel figurent des courbes horaires (variables suivant les saisons et dépendant de la latitude) et d'une lame métallique qui, pendant le transport du cadran, est rangée à l'intérieur du cylindre et qui, en période d'utilisation, peut être placée en position verticale sur le dessus du cylindre. Les graduations sont gravées directement sur celui-ci.


Même le collier de sonnaille est beau. À donner envie d'être un bouc !


Nous avons aussi regardé la partie consacrée à Buffalo Bill qui insiste surtout sur sa deuxième vie celle du spectacle "Wild West". 




Bref, c'était une journée de vacances !

Demain, retour à la normale avec un jour d'avance sur le programme nous arriverons à Catorigas autrement dit Chorges.




 
4 logistique
 
 
 
 
Hébergement 
 
Auberge de Jeunesse Association Bâtir  73, bd Georges Pompidou tel 04 92 40 24 00 fjtgap@wanadoo.fr
 

 

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