Claret a joué un rôle important durant la période romaine, associé à Monêtier-Allemont pour le contrôle du fleuve et la mutatio Alamons sur la voie domitienne. Le passage entre les deux rives institué par les Romains perdure encore aujourd’hui avec un pont. L’installation des Hospitaliers à Claret au XIIème siècle confirme la présence d’une voie importante sur la rive gauche.
De nombreuses autres inscriptions, perdues aujourd’hui, sont signalées par quelques auteurs des XVIIème et XVIIIème siècles, mais non localisées ni transcrites. Le lieu-dit Notre Dame est reconnu comme le site le plus important. Un oratoire à Notre Dame y est élevé sur un fragment de pile de l’ancien pont franchissant le Ravin Notre Dame. Cet oratoire, sur le Grand Chemin médiéval et sans doute antique, pourrait recouvrir l’ancienne mutatio Alabons de la rive gauche, réoccupée par les Hospitaliers au XIIème siècle.
Le lieu-dit des Rousses a livré aux archéologues un site chalcolithique.
À l’époque romaine, la ville appelée Alabons ou Alamons était implantée sur la commune. Cet Alamons était chef-lieu de pagus et était doté d'un macellum (un marché alimentaire). En-dehors du bourg actuel, deux autres sites étaient construits à l'époque gallo-romaine, puisque deux villae se trouvaient à Saint-Ariès et à Notre-Dame-des-Rousses.
Le premier site, Saint-Ariès, est sur la commune de Ventavon : il s'agit d'une grande villa, de 2 600 m2, des IIème et IIIème siècles et faisait partie de l'agglomération lâche, ou « bourg éclaté » d'Alamons.
Sur le second site, une grande villa a fait l'objet de multiples fouilles. Elle a été occupée du Ier au IIIème siècle et faisait elle aussi partie du « bourg éclaté » d'Alamons.
Cette présence gallo-romaine a laissé des vestiges, comme des blocs monumentaux remployés dans les constructions médiévales, des inscriptions, deux trésors (découverts en 1346 et en 1905).
Le Gapençais faisait partie du territoire des Voconces, peuple gaulois romanisé lors de la conquête de la Narbonnaise en 125-124 av. J.-C., dont les capitales étaient à cette époque Luc-en-Diois et Vaison-la-Romaine.
Vers 20 av. J.-C., Marcus Julius Cottius, chef de tribus de la vallée de Susa, allié à Rome, et exhorté par Auguste, entreprit l'édification d'une voie de communication dans la vallée de la Durance. Il dut soumettre les différents peuples concernés. Cet itinéraire, édifié entre 14 et 6 av. J.-C., et qui reçut le nom de Via Cottia per Alpem, reliait Turin à Sisteron et comportait six stations. La ville de Gap a été fondée à partir d'une de ces mansiones. En 22, le site de Gap devient le départ d'une voie romaine vers Valence.
Cette station sur la voie domitienne est mentionnée sur les formes Vapincum / Vappincum / Vappinqum sur les gobelets de Vicarello ou encore Vapincum sur la table de Peutinger. Elle se situe entre Alarante (Tallard) et Ictoduris (La Bâtie-Neuve) et correspond à l'actuelle ville de Gap dans les Hautes-Alpes. Cette localité semble avoir été la principale ville des Avantiques. À cette époque, l'emplacement de la future ville se résumait à un camp romain. Ce camp était protégé par un mur terrassé entouré d'un fossé. Il était le plus important entre Montgenèvre et Sisteron. La garnison qui l'occupait pouvait être estimée à 360 hommes. Ceux-ci provenaient des peuplades alentour. Ils étaient chargés de protéger les utilisateurs des voies romaines contre les pillards. Plus tard, un axe vers le Champsaur est créé. Le site de Gap prend de l'importance en devenant un nœud de communication.
Durant les premiers siècles, la population s'accroît de façon importante. Vers la fin du IIIème siècle et au IVème siècle, est édifiée une nouvelle fortification. Ces remparts, qui entourent totalement la première enceinte, sont composés de onze côtés et de onze tours qui protègent les habitants de la ville des invasions barbares. La superficie enclose de 2 hectares fait de Gap un gros bourg.
La « stèle de Briançon » fait partie des plus beaux objets de la collection. Il s’agit d’un bas-relief en marbre blanc présentant un couple et leurs enfants, datée de la fin du Ier siècle ou du début du IIème siècle. L’artiste, certainement originaire de la région, s’est inspiré des stèles funéraires italiennes. On peut remarquer des attributs romains, comme les coiffures, qui suivent la mode impériale et qui permettent de dater assez précisément l’œuvre. Cette stèle indique le désir général de romanisation des familles aisées de l’époque.
Une sculpture d’Hermès, double de Jupiter Ammon en bronze, retrouvée à Saint-Laurent-du-Cros dans le Champsaur, témoigne du culte porté à Jupiter au IIème siècle. Elle provient probablement d’un temple ou d’un sanctuaire situé à proximité du col de Manse, lieu stratégique pour les armées romaines. La facture de cette sculpture est remarquable. Les deux têtes, presque identiques, présentent un visage large aux pommettes saillantes et au nez aquilin. La barbe est disposée en petites mèches rondes, serrées et régulières, comme celles de la chevelure. Deux cornes de bélier s’enroulent autour des oreilles pointues. Le regard, tourné vers le haut, était probablement incrusté d’argent ou de pierres précieuses.
L’époque romaine nous laisse quelques témoignages d’un art parfaitement maîtrisé, comme celui de la verrerie, de la poterie ou de la bijouterie.
Le Musée de Gap est éclectique et ne se limite pas à la période romaine.
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