1 l’étape du jour
Le parcours du jour est plein Est vers Caturigomagus.
2 le tracé
3 le détail de l'étape
Le parcours de la Via Domitia entre Gap et Chorges est revendiqué des deux côtés de la vallée de la Luye. Ce qui est certain, c’est que la voie étaient éloignée du fond de vallée.
Le tracé le plus probable de la voie Domitienne passe par la gare de Gap, le Forest d'Antrais, Romette, le Forest de Romette, le chateau d'Oriac, les Guerins, la Rochette, Montreviol, au nord du bois Carré, la ferme Escalier, la maison Crevolin, la ferme Bonnafous, le torrent Saint-Pancrasse, les Carles, la ferme Sauque, les Reallons, le Pra Guerin, la ferme Pallier, pour aboutir à Chorges. Cette voie abandonnée depuis des siècles a subi les outrages du temps et est impraticable sauf sur de courts tronçons.
Notre route s'en éloigne pour utiliser des chemins d'aujourd'hui mais qui pour partie retrouvent le tracé concurrent au sud de la vallée.
La route s’élève rapidement dès la sortie de Gap. La journée s’annonce fraîche au vu de la couverture nuageuse.
L’environnement agricole mélange l’élevage et la culture du maïs. Nous croisons une noria de tracteurs et de remorques transportant du maïs pour tourteaux. Dans le deuxième pré, nous tombons sur un groupe de
Montbeliardes. Nous voyons une vache suivie de très près par un petit veau, qui n’a pas l’air bien vieux, à la démarche hésitante. La mère de dirige vers le point d’eau placé au bord du chemin. Oh, surprise ! Le veau est né les heures précédentes puisqu’un bout du cordon ombilical est visible.
Nous pouvons trouver des panneaux explicatifs forts intéressants. Celui-ci indique que nous sommes sur la Via Cottia Per Alpem. Ce pourrait être une explication : cette voie initiale au sud serait différente de la nouvelle voie, la Via Domitia au nord...
Le chemin est agréable avec des couleurs automnales de plus en plus typiques.
Nous tombons pour la troisième fois depuis Bordeaux sur le spectacle insoutenable d’un arbre en train de dévorer une pancarte. Âmes sensibles s’abstenir...
Le deuxième panneau contredit notre hypothèse du précédent. C’est bien la voie Domitienne du tracé concurrent qui positionne
Ictodorus en proximité des « Paris », commune de
La Bâtie Neuve. L’anonyme de Bordeaux n’a pas noté de mutatio entre Gap et Chorges pour conforter la situation d’Ictodorus en distance. Cependant comme la distance de XII milles est confortée, la mutatio se trouvait à mi-chemin.Ictodurum, selon la Table de Peutinger, est situé entre Vapincum (Gap) et Caturigomagus (Chorges), à six milles de l’une et de l’autre de ces localités.
Saint-Pancrace, situé à 2 km à l’est de la Bâtie-Neuve, est un emplacement concurrent. A ce point un premier embranchement se faisait en direction de Grenoble par le Col de Moissière (1589 m), un deuxième allait rejoindre la via de Gap et le troisième la vallée de l’Avance du côté du Midi.
Mais conformément à l’introduction liminaire, c’est à hauteur des deux maisons les plus à l'ouest de Montreviol, devant un tertre chargé de ruines que devrait se situer Ictodurum. Le relais est orienté à peu près E-O. C'est un demi rectangle bordé au nord par la route de Chorges à Montreviol, au sud par une déclivité qui s'accentue à une quinzaine de mètres de la voie romaine; à l'ouest par un talus. Le site a environ 70 mètres de long E-O et 40 mètres de large. En effet, l’élément probant entre Saint-Pancrace et Montreviol est la situation à mi-distance de ce dernier lieu (comme les Paris en face).
Nous attaquons ensuite la montée de Montgardin, la difficulté de la journée. Sans la pente raide, ce ne serait que du plaisir.
Nous sommes heureux d’arriver au pied du village de Montgardin, nous ne sommes plus qu’à une petite heure de Chorges.
Nous poursuivons vers le sommet du village où se trouve l’église Saint-Pélade que nous avions vu au loin perchée.
Elle est d’aspect récent et bien-sûr fermée. Mais à côté se trouvent bancs et table pour notre pause méridienne : c’est l’endroit idéal !
Nous nous approchons de la falaise pour bénéficier du panorama annoncé par un panneau.
Aujourd’hui, la réalité est toute différente, le plafond nuageux est bas, les montagnes ont disparu,
Nous repartons sur notre petite route qui ne descend pas et nous tombons sur un panneau qui annonce des difficultés nivales...
Un dernier panneau est placé en bord de chaussée pour donner des explications sur les dangers des torrents d’altitude. Le Dévezet avait par le passé créé des catastrophes en emportant routes et ponts, détruisant toute construction sur son passage. Aujourd’hui, l’homme reduit l’énergie cinétique en ralentissant son cours et évite l’accumulation de matériaux susceptibles d’être emportés lors des crues.
Heureusement on comprend mieux avec les explications précédentes !
Enfin, nous voyons Chorges en contrebas, l’arrivée est proche. Par contre , le lac de Serre-Ponçon est masqué par les nuages bas. J’espère que nous le verrons bien demain, ce sera un gage de bonnes conditions météorologiques.
Chorges c'est
Caturigomagus qui est mentionnée sur les gobelets de Vicarello et sur la table de Peutinger ou bien Catorigas des itinéraires d’Antonin et de l’anonyme de Bordeaux. Ce toponyme est gaulois, il s'explique par catu-/gatu- qui veut dire combat, guerre, bataille, puis rigo-, dérivé de rix le chef, le roi, et enfin magus, souvent utilisé dans les noms de bourgs, qui signifie plaine, champ, marché. catu-rigo-magus signifierait donc le marché / la place des rois du combat. Ce pourrait être le marché des Caturiges, peuple celtique alpin, qui lors de la guerre des Gaules tentèrent, avec les Graiocèles et les Ceutrons d'interdire le passage des légions de Jules César, qui allaient à la rencontre des Helvètes. Jules César écrit dans la guerre des gaules : « Là, les Ceutrons, les Graiocèles, les Caturiges, qui avaient occupé les positions dominantes, essayent d'interdire le passage à son armée. »
Le nom est noté Civit. Catur. sur un monument élevé par Néron à Chorges, abréviation de civitas Caturigomagus, cité des Caturiges. Selon Pline, les Caturiges jouissent des privilèges latins, ce qui n’est pas le cas de la plupart des gallo-romains. La cité gallo-romaine est, au IVème siècle, la capitale du Pagus Rigomagensis de la Notitia Galliarum fait partie de la province des Alpes maritimes. Le vicus celte de Caturigomagus a été élevé au rang de cité en 450. La civitas de Chorges devait englober la vallée de l'Ubaye était le siège d’un évêché dépendant de l'archidiocèse d'Embrun, supprimé à l’époque de l’installation des Burgondes, vers 480, mais une bulle du pape Victor II à l'archevêque d'Embrun datée de 1057 cite encore l'évêché de Rigomagensium.
L'ancienne voie romaine et le marché du vicus, ou magos, se trouvaient autrefois au nord de l'agglomération actuelle, sur le plateau.
On y trouve des tabernae presque d’époque. Celle-ci est fermée mais nous sommes surpris par le nombre de bistrots et restaurants ouverts dans le village.
Cette nuit nous sommes au camping, l’hôtel des Alpes n’est plus...
Comme le camping « La Valière » est à l’écart du village, nous ne ferons pas l’aller-retour pour manger. Le mulet a porté ce qui fallait pour dîner et petit-déjeuner.
Demain, nous allons à Embrun. Ce sera notre « iron man ».
4 logistique
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