Ce site de Rama est citée dans plusieurs itinéraires. En 333 dans l'Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem, elle est localisée aux limites de la frontière des Alpes Cottiennes, à mi-chemin entre Briançon (Briganto) et Embrun (Ebutuno).
Sur l'autre rive de la Durance, La Roche-de-Rame était également peuplée lors de l'antiquité. Des témoignages archéologiques confirment une présence très ancienne (nécropole gallo-romaine avec urnes, fibules et bracelets). De ce fait, plusieurs historiens ont placés Rama en rive gauche comme étant La Roche-de-Rame d'aujourd'hui.
La mutatio de Rama figure sur plusieurs itinéraires : les gobelets de Vicarello (Ier siècle); Antonin (280), de Bordeaux à Jérusalem (333) et bien sûr sur la table de Peutinger dont l’origine a été établi au IIIème siècle. Mais, sa position demeurait incertaine. Les tenants d'un parcours alterné rive droite et rive gauche faisant de La Roche-de-Rame la mutatio Rama étant contredits par d'autres pour lesquels le risque de franchir deux fois la Durance était inconsidéré d'autant que le passage à l'ubac rendait aussi la voie moins praticable. C'est en 2003 que la sécheresse sévère a permis de mettre en évidence les traces de ce qui a été pris au début pour une villa mais s’est évéré être en fait la mutatio Rama sur la base d'un édifice orienté sud-est/nord-ouest et un bâtiment à abside sur une superficie de 1840 m2. Plan qui ressemble tout à fait à la mutatio de Saint-jean-Poutge.
La mutatio était bien en rive droite !
Un sondage archéologique a été effectué sur le site de Rama en 2006 en creusant une tranchée au travers du site présumé. Il a permis d'obtenir d'importantes informations, d'une part d'ordre archéologique concernant la présence de constructions antiques enfouies, et, d'autre part d'ordre géoarchéologique concernant l'environnement et la géologie.
Deux niveaux de crues ont été mis au jour : le premier au cours du IVème siècle est venu buter contre un des murs de la construction qui a fait office de digue, le deuxième au début du Vème siècle, beaucoup plus important, a recouvert tout le site antique, mais celui-ci était déjà abandonné à cette époque. L'abandon du site donc de l'entretien d'éventuelles digues peut expliquer que les crues ont tout recouvert. L'abandon du site est révélé par la présence des grandes tuiles plates, les tegulae, longues de 40 à 50 cm qui tombèrent à plat lorsque les toitures s'effondrèrent après l'abandon. Les niveaux de tegulae ont été recouverts par un niveau d'incendie. On aurait donc eu abandon, destruction des toitures, puis incendie, puis crue dont les dépôts ont recouvert l'ensemble. Il est important de noter que l'abandon du site est antérieur aux crues qui l'ont recouvert et n'a pas été provoqué par celles-ci.
Ces informations concernant Rama sont issues du site de l’Université d’York et plus particulièrement du site de Vallouimages.
Le périple de la Via Domitia se poursuit en rive droite de la Durance pour arriver à L'Argentière-La Bessée. Vers -10 000 av. J.C., l’Argentière repose sous une épaisse couche de glace, de plus de 500 mètres d’épaisseur. Le site est de ce fait l’un des plus spectaculaires confluents glaciaires des Alpes, à la croisée du glacier de la Durance et de celui, encore plus puissant, du Pelvoux. Cette époque modèlera à jamais le paysage, laissant derrière elle ce que les géologues nomment la « fenêtre » de l’Argentière.
De par sa situation à proximité du col de Montgenèvre, au confluent de la vallée de la Durance et de celle de la Gyronde, L’Argentière-La Bessée a été favorisée par les grandes voies de communication comme la Via Cottia per Alpem à l’époque gallo-romaine, la route du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle au Moyen Âge, et les routes royales et impériales. De ce fait L’Argentière a bénéficié des échanges commerciaux, culturels, artistiques et techniques. L'origine du nom de la localité vient de la présence de mines de plomb argentifère. Les recherches archéologiques ont permis de démystifier l’exploitation de mines d'argent par les Romains. Les datations au carbone 14 indiquent en effet une activité étalée entre le Xème et le XIVème siècles, confirmée par plusieurs textes médiévaux qui indiquent clairement une exploitation minière aux XIIème et XIIIème siècle dans la vallée du Fournel. Leur conception surprend pour l'époque, elles comportaient des galeries de circulation, d'aération et d'écoulement.
Trois portails : un sur le mur du fond, deux sur le mur latéral sud. Pour l’anecdote, le double portail est une des caractéristiques des plus sujettes à interprétation – on dit que ce fut un rituel lors des inhumations – Le cercueil entrait par une porte et après l’office ressortait par l’autre qui symbolisait l’entrée au paradis. C’est une interprétation fort sympathique, et de tout repos, mais qui n’a aucun fondement.
Encore quelques efforts et nous voilà au pied de la citadelle de Briançon.
L'existence de Briançon est successivement rapportée par Strabon, Ptolémée, Atticus et Pline, lequel en attribuerait « la fondation à des Grecs chassés des environs du lac de Côme par les Boïens et les Sénonais, qui auraient détruit leur ville, Brigantium. Ces Grecs se seraient réfugiés dans les Alpes, se fixèrent entre le mont Genèvre et Sisteron et bâtirent une ville qu'ils nommèrent Brigantium, en mémoire sans doute de la cité qu'ils avaient habitée en Italie. » D'autres veulent que ce soit Bellovèse ou Brennus qui ait fondé cette ville ». Briançon est également présent sur les gobelets de Vicarello. Elle est la capitale des Brigiani.
Briançon est un axe majeur, dès l'Antiquité, César pendant la Conquête de La Gaule passa à Briançon. À l'époque romaine, Briançon (en latin : Brigantio) ou Brigantium fait partie des Alpes cottiennes, gouvernées un temps par le roi Cottius, et c'est un point de passage essentiel sur la route de Turin à Arles. L’agglomération s’étend sur environ 25 hectares et est dotée d’un amphithéâtre. Elle est appelée castellum Virgantiam par Ammien Marcellin (seconde moitié du IVème siècle). Briançon était une municipe de droit latin, qualifiée de Castellum au Bas-Empire. La ville haute disposait des thermes et d’une nécropole vers l’est. La ville basse possédait un grand amphithéatre, plus grand que celui de Suse. La Via Domitia était le decumanus maximus de Brigantio.
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Bien qu'il n'y ait pas eu de fouille archéologique et que peu de vestiges aient été retrouvés, il semble que le bourg romain ait été situé au nord de la ville fortifiée actuelle, entre le cimetière et l'épaulement qui accueille le fort des Salettes. Ont été découverts en 1900, les vestiges d’un établissement de bains et, plus récemment, d'autres constructions et d’une nécropole.
Après les invasions barbares du IVème au IXème siècle, la ville romaine Brigantium se replie sous la protection du piton fortifié qui domine l'étroite vallée de la Durance ; castellum faisant partie de la Francie médiane (traité de Verdun), elle passe ensuite dans le Saint-Empire romain germanique. Elle est donnée aux comtes d’Albon en 1040 (futurs Dauphins de Viennois), elle occupe alors la moitié nord de son assise actuelle et un quartier, aujourd'hui disparu, situé sur l'emplacement du Champ-de-Mars.
La Grande Gargouille (la Grande Rue) est pavée sur 1000 m environ, elle est sillonnée d'une rigole centrale où l'eau, destinée à l'origine à la lutte contre les incendies, coule à vive allure.
La Petite Gargouille (rue de la Mercerie) Hautes et sévères façades, escaliers montant à des portes ornées de ferronerie : une rue étroite, rénovée avec soin et souci du détail..
Idéalement situé, à quelques pas de la Grande Rue à Briançon, la collégiale Notre-Dame-et-Saint-Sébastien a été construit entre 1703 et 1718 par le marquis de Vauban. Le bâtiment a remplacé l'église médiévale unantica détruite pour des raisons militaires et a dû prouver avec sa grandeur la politique catholique de Louis XIV. Un cadran solaire orne la façade principale. Il est l'un des plus anciens et les mieux conservés dans la région des Hautes-Alpes. Il peint en trompe-loeil imitant un décor en bois sculpté et doré.
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