mardi 3 octobre 2017

40 de Chorges à Embrun 24 km

1 l’étape du jour
 
 Une belle étape de montagne pour aller à Embrun en passant au nord du lac de Serre-Ponçon.
 
2 le tracé
 
 
 
3 le détail de l'étape
 
 
 Le ciel est encore nuageux aujourd'hui mais le risque de pluie est faible. Il va falloir monter tout de suite en quittant Chorges pour atteindre un plateau.




La voie domitienne de Chorges à Embrun a été décrite dans le détail et comme hier des tronçons sont visibles. (Pour ceux qui voudrait la tracer sur une carte ou la suivre au plus près, elle passe par les Foulons sur Barchier, la ferme d’Entraigues, croisement des chemins Chorges-Les Bertrands-Champ de Pibou-Le Bourget, sous la ferme Champ de Pibou, la ferme Mandoris, le chemin vicinal des Augures à Chorges, le Champ de la Vigne, les Bernards, chemin qui vient des Rousses, proche des Risoul, évite la ferme de la Haute Couche, gué de Marasse, motte de Saint-Michel de La Couche, Coméan, Vières, au-dessus des Guigues, Saint-Apollinaire, bois de la Pinède, Combal du Fort Vaillant, Réallon, les Méans, les Touisses, les Maurellons, les Chiffons, Puy-Sagnières, les Viguiers, les Truchets, les Sauvasses, les Garciers, Saint-Rich, ferme Pont de Brune, la Combal du Fort Vaillant. Elle arrive à Embrun par la Grand’rue, la rue des Fontaines et la rue Saint-Martin.)

Plus aisément, nous allons suivre un parcours qui s’en approche mais sur des chemins d’aujourd’hui. Après l'arrivée sur le plateau nous prenons la direction de Prunières. Nous apercevons un étrange monument en bord de route.


 

Le 19 juillet 1944, un bombardier "libérator" américain, parti à 10 heures de Spinazzola, au sud de l'Italie, pour sa 44ème et dernière mission. L'objectif est de détruire un noeud ferroviaire de Munich. Mais il est touché par l'artillerie antiaérienne après avoir atteint son but. Ses instruments de navigation sont hors d'usage ainsi que deux moteurs. L’appareil n’étant plus gouvernable, les onze membres de l’équipage sautent en parachute pensant survoler la Suisse... Quelques centaines de mètres plus loin, le bombardier explose en touchant terre à 15 heures dans un champ, à l'ouest de Prunières. Mauvaise surprise, ils sont en France occupée, dans les Hautes-Alpes.

Très vite, des habitants les dirigent dans la forêt de la Petite Vaucluse, à 1700m d'altitude.  Du 19 au 25 juillet, les jeunes Américains partagent la vie sédentaire des maquisards de Réallon. Pris en charge par les maquis de la région, ils veulent toujours se rendre en Suisse. Ils sont alors dirigés vers le nord. Par le col du Gioberney, ils aboutissent en Oisans où ils sont pris en charge par le maquis de l'Oisans (histoire détaillée). Mais, c’est la fin du mois de juillet et les Allemands commencent l’encerclement de l’Oisans.

Les onze Américains sont alors affectés à l’hôpital de l’Alpe d’Huez. Le pilote, blessé au moment du crash, en profitera pour se faire soigner. Leur présence sera une chance inespérée pour l’évacuation de l’hôpital du médecin-chef Robert Tissot. Ils se relayeront pour porter les deux brancards, effectueront de nombreuses navettes pour transporter à l’Alpette tout le matériel nécessaire, feront partie des missions de reconnaissance et participeront à la dissimulation dans des caches de vivres et de pansements. Ils suivront tous les déplacements des blessés et ne retrouveront leurs compatriotes que plusieurs semaines plus tard à la Libération... 

Les habitants de Prunières récupérérent en souvenir des morceaux d'avion, dont les parachutes qui servirent à faire des robes.

Nous commençons par apercevoir un bout du Lac de Serre-Ponçon puis avec la progression la vue change comme les couleurs.


  



 


 Notre chemin va nous amener au bord du lac par une autre route périlleuse.


Le barrage a profondément changé les lieux. Le pont rejoint Savines-le-Lac, village nouveau, construit avant la mise en eau du barrage. Le Savines original est sous les eaux, c'est là que ma Maman est née.


Nous reprenons de l'altitude après avoir atteint l'extrémité du pont : direction Puy-Sanières.
 


  Le dénivelé est significatif, nous montons jusqu'à 1160 mètres d'altitude pour atteindre un plateau.


Puy Sanières est un village composé de plusieurs hameaux distincts sur l'adret, en balcon sur la vallée et le lac.

Le torrent du Boscodon est l'objet d'un panneau touristique. Il coule de l'autre côté de la vallée. Il ne prend ce nom que sur son cours inférieur, il est formé de la réunion de trois torrents qui naissent à près de 3000 mètres sur les pentes du mont Pouzenc. La longueur de son cours est de 11,9 kilomètrespour un dénivelé de près de 2 000 mètres, ce qui représente une pente moyenne tout à fait exceptionnelle de plus de 16 %

Il forme un imposant cône de déjection, l'un des plus importants d'Europe, et se jette dans la retenue de Serre-Ponçon, à 780 m d'altitude. On comprend mieux pourquoi la Via Domitia était sur l'adret de la vallée et en altitude...

  


Aujourd'hui, le cône de déjections des laves torrentielles apparaît si tranquille avec la végétation. 


Une dernière photographie du lac dans sa grande longueur, le pont est si loin...

Nous suivons la route qui passe au milieu de falaises de schiste, on comprend bien les capacités d'érosion d'un torrent mais ici c'est le gel et la pluie qui occasionnent ces éboulements.


Nous voyons deux obèses dignes du concours général de Paris. Ils ont bien profité du bon air alpin !


Enfin, au détour d'un virage, nous apercevons Embrun...



Le nom d'Eburodunum est celtique. Aucune difficulté pour dunum, qui signifie hauteur. Ebnr doit se rattacher au celtique eber (en breton euer) qui signifie bourdaine. Ebiirodunum veut donc dire hauteur ou citadelle de la bourdaine. Quant au nom de la tribu gauloise qui possédait ce bel oppidum, il est tombé dans l'oubli et peut être cherché parmi les tribus vaincues par Cottius qui figurent; sur l'arc de triomphe de Suze. La ville préhistorique se trouvait sur le roc. La ville romaine fut fondée au-dessous de l'oppidum au N.-O.; la partie de la rue principale d'Embrun moderne entre la rue des Fontaines et la rue Saint-Martin, près de la Poste, représente sans doute la voie romaine.
C’était une civitas mentionnée à Suse et une mansio pour l’anonyme de Bordeaux.
 
Embrun a été le siège d'un évêché fondé par saint Marcellin d'Embrun, d'origine berbère d'Afrique du Nordau IVème siècle, archevêché plus tard, lorsque Embrun devint capitale de la province des Alpes-Maritimes, sous Dioclétien. Notre anonyme a probablement rencontré Marcellin lors de son passage.

Cependant peu de fouilles dans le passé ont révélées les vestiges romains.  Mais les vestiges de deux bâtiments, séparés par un grand espace ouvert, appartenant à une domus (maison urbaine) ont été mis au jour récemment. Cette habitation a été occupée entre la fin du Ier siècle et la première moitié du IVème siècle de notre ère.

Le bâtiment oriental, probablement un entrepôt, présente un plan allongé, délimité par un mur maçonné à l’est et par une paroi en matériaux périssables à l’ouest. Cet espace comporte un sol en terre battue, sur lequel ont été recueillies de nombreuses monnaies du IIème siècle.



La tour Brune est un ancien donjon des archevêques d’Embrun et constitue l'un des derniers vestiges de l’ensemble épiscopal construit à partir du XIIIème  siècle contre la partie la plus ancienne du Palais archiépiscopal. Cette imposante tour carrée, couronnée de merlons et de mâchicoulis, marque fortement de sa présence le paysage embrunais. Elle symbolisait le pouvoir temporel des archevêques d'Embrun, princes d'Empire, et devait assurer la protection du quartier canonial qui entourait la cathédrale. Son nom viendrait de son appellation ancienne de tour d'Ambrune.



La maison des Chanonges (chanoines) est un exemple rare d’architecture civile romane du XIIIème siècle, en appareil régulier et à fenêtres géminées ; sur la façade (en haut à gauche), une sculpture de lion en haut-relief mangeant une chèvre.



La cathédrale Notre-Dame du Réal (XIIème et XIIIème siècles), est l'un des plus remarquables monuments des Alpes dauphinoises. Bâtie entre 1170 et 1220, elle possède des éléments de style roman tout en comportant des influences du style lombard et en possédant une voûte à croisée d'ogives. Ses parois associent schiste noir et calcaire blanc. Elle fut longtemps connue pour la fresque que comportait son porche, mais celle-ci fut détruite en 1585. Elle possède un orgue offert par le roi de France Louis XI

Le porche du Réal (ou des Rois Mages), de style lombard, dont les deux colonnes reposent sur des lions couchés, abrita pendant plus de deux siècles la fresque miraculeuse représentant l'Adoration des Mages, objet d'une grande dévotion à Notre-Dame. 




  À l'intérieur, l'emploi des schistes noirs et des calcaires blancs, l'alternance des voûtes en berceau des collatéraux et les croisées d'ogives de la nef confèrent à cet édifice un aspect original



Le grand orgue de la cathédrale Notre-Dame d'Embrun, érigé initialement en 1464, entièrement refait en 1750 par Samson Scherrer et ses fils, comprend aujourd'hui 3 claviers : positif, grand-orgue, récit, avec en outre un pédalier à la française, accouplement à tiroir et soufflets cunéiformes.


Demain nous remontons la Durance vers Saint Clément pour aboutir à Montdauphin.


4 logistique
 
 
Hébergement 
 
Hotel de la Mairie

Club Nautique Alpin Chemin de Chadenas tel 04 92 43 00 02  cnasp@wanadoo.fr 16€ par personne
 
 
 
 

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