1 l’étape du jour
2 le tracé
3 le détail de l'étape
Les bruits entendus de bonne heure sous nos fenêtres s'expliquent au petit matin : c'est jour de marché !
Les conditions de marché vont être bonnes car aucun nuage à l'horizon ce matin,
Nous démarrons à l'heure habituelle, le soleil est déjà présent sur l'adret. Les maisons que nous voyons à l'ubac verront le soleil quatre heureyde moins. On comptrend mieux pourquoi la voie domitienne était en rive droite de la Durance.
La route s'élève régulièrement sans trop de trafic vers le premier village qui se profile au loin. La Grande route vers Briançon est au-dessous et la voie ferrée encore plus bas. C'est ainsi que nous sommes arrivés à Chateauroux les Alpes
Comme dans l’Antiquité, la route romaine venait d'Embrun par le hameau de Chameyer, du fond de la vallée du Rabioux, passait au niveau de l’actuel hameau de St-Marcellin, pour aller à Saintt-Clément,
C’est d’ailleurs sur cette route en altitude qu’à partir du Xème siècle, le bourg primitif s’est regroupé autour du château construit sur un promontoire pour mieux surveiller l’arrivée d’éventuels envahisseurs.
La voie royale, au XIIème siècle, reprend en partie cet itinéraire en arrivant à proximité du cimetière St-Irénée et le chemin des vignes.
Le gros changement routier s'est produit en 1756. La route nationale est ouverte en contrebas : le bourg principal s’installe à proximité de cette nouvelle voie avec, tout d’abord, la construction d’auberges, d’où le terme « Aubergeries » pour l’actuel chef-lieu.
Et dernièrement, en 1995, la route principale a été à nouveau déviée, le trafic routier ne traverse plus la rue principale du hameau des Aubergeries. La déviation de la route nationale est réalisée encore un peu plus bas, le long de la voie ferrée. Depuis, le village a retrouvé sa tranquillité !
Des roues à aubes existaient avant l'arrivée de l'électricité pour apporter à bon compte l'énergie mécanique pour battre le grain, moudre la farine et même scier le bois. Comme dans la vallée d'Aoste, les canaux d'irrigation sont une nécessité pour amener l'eau partout : champs comme village. Le système de corvées a disparu ici, l'argent via l'impôt a remplacé le temps que chaque villageois devait à la collectivité.
C’est d’ailleurs sur cette route en altitude qu’à partir du Xème siècle, le bourg primitif s’est regroupé autour du château construit sur un promontoire pour mieux surveiller l’arrivée d’éventuels envahisseurs.
La voie royale, au XIIème siècle, reprend en partie cet itinéraire en arrivant à proximité du cimetière St-Irénée et le chemin des vignes.
Le gros changement routier s'est produit en 1756. La route nationale est ouverte en contrebas : le bourg principal s’installe à proximité de cette nouvelle voie avec, tout d’abord, la construction d’auberges, d’où le terme « Aubergeries » pour l’actuel chef-lieu.
Et dernièrement, en 1995, la route principale a été à nouveau déviée, le trafic routier ne traverse plus la rue principale du hameau des Aubergeries. La déviation de la route nationale est réalisée encore un peu plus bas, le long de la voie ferrée. Depuis, le village a retrouvé sa tranquillité !
Des roues à aubes existaient avant l'arrivée de l'électricité pour apporter à bon compte l'énergie mécanique pour battre le grain, moudre la farine et même scier le bois. Comme dans la vallée d'Aoste, les canaux d'irrigation sont une nécessité pour amener l'eau partout : champs comme village. Le système de corvées a disparu ici, l'argent via l'impôt a remplacé le temps que chaque villageois devait à la collectivité.
En tous cas, le village profite de l'eau abondante amenée par ces canaux, pour avoir quelques jolies fontaines, agréablement fleuries.
Après avoir pris un café en terrasse d'un bistrot, il est temps de repartir. Nous arrivons auprès de vignes
Bien exposées dès le matin aux rayons du soleil, le vignoble de Châteauroux est situé entre 900 et 1100 mètres d'altitude. Les sols caillouteux restituent la nuit la chaleur à la vigne et l'amphithéâtre naturel de la Queste protége ces lieux des vents froids.
Le vignoble de Châteauroux a été initié par les évêques d'Embrun et son essor a été facilité par la Via Domitia puis par la voie Royale. Plus récemment le phylloxéra, par la maladie, et la route nationale, par l'arrivée de vin à meilleur prix, lui ont été fatal. Une association tente de relancer le vignoble avec des cépages Chardonnay, Chasan, Jacquère, Marsanne, Pinot gris et noir...
Nous voyons au loin, Saint-Clément et au fond le verrou naturel que constitue Mont-Dauphin. Heureusement, nous n'allons pas tout droit !
Nous approchons de Saint Clément dont la tour carrée est visible à des kilomètres. Le nom de Saint-Clément est lié à la vénération du pape Clément Ier, 4e évêque de Rome, patron des mariniers, martyrisé, selon la tradition, sous l'empereur Trajan vers 99, précipité au fond de la mer une ancre de marine accrochée au cou. Ce patronyme est en coïncidence avec la mission ancestrale du village au service du passage de la Durance.
Les monnaies romaines et les vases antiques du 1er au IIIème siècles qui ont été trouvés lors de la construction de la voie ferrée en 1889 sont les seuls témoignages dans les alentours immédiats de Saint-Clément de l’époque romaine. Ces vases, pièces et bijoux ont très certainement été enterrés selon des coutumes celtes pour vénérer les sources ou bien pour échapper aux terribles barbares.
Au VIème siècle, lors d’une invasion des Lombards, une bataille importante aurait eu lieu au Plan de Phazy (plaine en amont de Saint-Clément), entre ces derniers et les Francs, nouveaux maîtres des Alpes. Une boucle de ceinturon en bronze de l’époque mérovingienne a été trouvée au siècle dernier dans les vignes de Saint-Clément.
Les pillages, dus en particulier aux invasions sarrasines et hongroises et au passage de mercenaires entre deux contrats, n’ont pas laissé dans notre région de documents Sur les dix premiers siècles.
Le village est érigé en paroisse au XIème siècle. Réotier et Saint-Clément ne formaient alors qu’une seule communauté nommée :“Mandement de Réotier”: elles se séparèrent au XIIIème siècle. Un "hôpital" pour les pèlerins y fut fondé en 1306 et se perpétua jusqu'à la Révolution.
Des signaux sympathique alertent de la présence d'enfants sur cette route fréquentée qui passe dans le bas du village.
La tour Saint-Clément dite tour sarrasine, commande la vallée de la Durance. Elle est mentionnée en 1215 comme propriété du chapitre de l'Église d'Embrun. Mais, elle a été datée de la fin du XIIIème siècle, voire du début du XIVème siècle. Elle doit son existence aux incursions des « routiers provençaux » du Vicomte Raimond de Turenne ; des bandes armées qui terrorisaient la vallée.
Établie dans la plaine de la Durance, à une altitude modérée, mais en position visuelle favorable, la tour de Saint-Clément était une tour de guet, pouvant être occupée temporairement par une garnison, mais qui a difficilement pu être habitée en permanence.
Plusieurs aménagements suggèrent l'importance des aspects défensifs par rapport à ceux de confort : accès au premier étage, rez-de-chaussée aveugle et présence de seize archères. Tous ces éléments cumulés font de la tour de Saint-Clément une tour peu fonctionnelle bien que massive mais dissuasive pour d'éventuels agresseurs qui la voient dans la plaine de la Durance. Le passage de la Durance, l'ancien Pont, historiquement constitutif de Saint-Clément, se trouvait surement à l'endroit du pont routier actuel. Il apparait à cet endroit sur la carte de Cassini (environ 1706). Il avait environ entre 50 et 70m de portée. Était-il en pierre ? Plus vraisemblablement, il était de bois avec des culées en pierres à causes des débits destructeurs très élevés du printemps. Ce pont était très utile pour gagner les champs fertiles de la plaine en rive gauche mais aussi pour permettre de gagner les vallées vers le Queyras et le col de Vars,
Nous poursuivons directement par la route pour aller à la Rotonde du plan de Phazy, où nous allons nous baigner...
La source d'eaux chaudes est située près de la voie romaine qui longeait la Durance aux premiers siècles de notre ère. Elle fut probablement utilisée dans l'Antiquité, comme la source voisine de Réotier de l'autre côté de la Durance.
La source a été utilisée pour soigner les malades des hôpitaux qui existaient dans la plaine au Moyen-Âge, à Saint-Clément et au pied de l'actuel Mont-Dauphin. De nombreux pèlerins et voyageurs passaient en ce lieu qui était un carrefour entre trois vallées et se trouvait sur la route menant d'Italie en Espagne.
Un panneau d'information nous apprend tout sur la source....
L'eau contient principalement chlorures, sulfates, bicarbonates, sodium, calcium, fer et magnésium. Riche en sels minéraux, ses vertus thérapeutiques supposées sont connues depuis l'Antiquité: maladies de peau, affections articulaires, rééducation des membres, affections hépatiques et rénales.
Pour le foie et les reins, on ne saura pas. Mais les chevilles, les pieds et les genoux vont retrouver une deuxième jeunesse...
Autrefois, un bâtiment appelé la Rotonde, construit en 1824, puis restauré sous Napoléon III, abritait la source principale. Quelques baignoires y avaient été installées pour les curistes. Mais en 1935 un séisme a déplacé la source de plusieurs mètres, la faisant ressortir à l'extérieur du bâtiment. Dans les années 1980, quatre bassins ont été aménagés pour la baignade.
Une pèlerine s'attend à un miracle pour ses hallux valgus qui la font souffrir de plus en plus... L'eau sort à 27-28 degrés c'est du coup un peu frais dans les derniers bassins.
Le bon temps est terminé il nous faut gagner Mont-Dauphin qui est de plus en plus visible sur sa dent surélevée. Fondée en 1693 par Vauban, Mont-Dauphin est avant tout une place forte destinée à verrouiller les accès des vallées de la haute Durance et du Guil.
Le nom de Mont-Dauphin est nommé ainsi en référence au Grand-Dauphin, le fils aîné du roi de Louis XIV, la place forte étant située dans le Dauphiné. La place-forte est construite à l’extrémité du plateau de Millaures, ce qui signifie "à la croisée des vents" en occitan.
La place forte de Mont-Dauphin, construite par Vauban en sept ans à partir de 1693, fait partie des 12 sites majeurs Vauban inscrits en 2008 au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Son rôle dissuasif a résisté à l'évolution des techniques pendant plus de trois siècles puisqu'il est devenu vulnérable qu'avec l'arrivée de l'aviation. Nous arrivons par la falaise par le sud et entrons par la porte d'Embrun.
Mont-Dauphin a été conçu par Vauban comme une redoute militaire mais aussi un village qui accueillait des civils de façon à autoriser un séjour de longue durée des militaires avec l'équivalent d'une vie comme dans les autres citadelles Vauban mais qui bénéficiaient de la proximité de villes ou villages existants. Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban (1633-1707), est Commissaire général des fortifications de Louis XIV. Il est l'artisan du « pré carré » du roi, mettant le royaume à l'abri d'une double ligne de fortifications le long des frontières. On lui doit la réalisation ou l'amélioration de plus de 300 places fortes, mais aussi de nombreux mémoires sur la politique intérieure et extérieure de la France.
Suite au raid effectué en 1692 par Victor-Amédée II, Vauban propose d'améliorer la défense de la frontière des Alpes. La place est nommée Mont-Dauphin en l'honneur du fils du roi, le Grand Dauphin. En 1713, par le traité d'Utrecht, la frontière italienne s'éloigne, lui retirant toute dimension stratégique. En effet, la vallée de l'Ubaye est rattachée à la France en échange de la cession de la haute vallée de Suse (autrefois dauphinoise) au duché de Savoie. Ce qui transfère une bonne partie des moyens vers Briançon qui voit à l'inverse ka frontière se rapprocher.
Seul fait d'arme à déplorer en trois siècles, le bombardement d'une aile de l'arsenal durant la Seconde Guerre mondiale. .
La place est carrée, suivant le profil du promontoire. Trois côtés sont peu menacés, dominant les alentours de 100 m de haut. Le front qui subira l’attaque est le front d’Eygliers, donc il reçoit les principales défenses. Les fronts du Guil et de la Durance sont secondaires. Le front d’Embrun surveille la route de Briançon.
Le front d’Eygliers, doté de trois bastions barre le plateau. Il est presque achevé lors de la seconde visite de Vauban, en 1700. À cette date, la place est presque fermée sur les trois autres fronts. Comme le front d’Eygliers couvre mal de ses feux le terrain en avant de la place, Vauban demande trois redoutes pour combler ce manque
Mont-Dauphin conserve une des lunettes avancées (selon le modèle conçu par Le Michaud d'Arçon) à réduit et casemates à feux de revers de France
La lunette est construite comme le reste de la place en marbre rose.
Elle est reliée à la place par un souterrain, et aux casemates du fossé, qui offrent des feux de revers sur ses fossés, par le même souterrain prolongé. Elle se couvre elle-même (car les feux de la place ne la protègent pas). Une tour à deux niveaux, le réduit de sûreté, bat la lunette qui aurait été prise, et le terrain située entre elle et la place.
Tout est conçu en fonction des fusils de l'époque qui avaient une portée de 80 mètres et de l'invisibilité des défenses pour les assaillants qui se retrouvaient conduits dans des entonnoirs où ils étaient sous le feu par trois côtés. Pour augmenter la cadence de tir, les soldats faisaient des rotations par groupe de trois. Leurs fusils étaient en plus protégés du vent et de la pluie cf qui augmentait significativement la probabilité de départ de la balle contrairement aux assaillants.
Voici ce qu'aurait pu voir un assaillant en arrivant sur un des glacis... Les défenses sont invisibles et il faut avancer à découvert...
L'arrivée de troupes était visible à des kilomètres pour toutes les vallées à l'entour. C'est par là que nous irons demain, Briançon est juste après le virage à droite en fond de vallée....
Mont-Dauphin disposait d'une poudrière et d'un arsenal. Dans les plans ultimes de défense de la place, il était prévu de noyer la poudrière avec la réserve d'eau du site, rendant ainsi le lieu indéfendable...
L'église Saint-Louis ne dispose plus que le chœur et le transept car à la signature du traité d'Utrecht seule cette partie était finie. Les fondations sont creusées à partir de 1697-1699, la première pierre de l’église Saint-Louis est posée en 1700 et le chœur est achevé en 1704. Les murs de la nef ont été construits, mais jamais couverts. Les pierres ont été utilisées dans les années 1880 pour la construction des batteries.
Le parc date aussi des premières années de Mont-Dauphin.
la caserne Rochambeau qui participe à la défense du front d’Embrun (murs aveugles) a vu son toit terrasse couvert par une superbe charpente démontable.
La caserne Rochambeau est construite sur les fortifications, d'où son absence de fenêtres côté exposé. Elle date du milieu du XVIIIème siècle. Ce bâtiment attire les visiteurs par sa remarquable charpente à la Philibert Delorme - du nom d'un ingénieux architecte du XVIème siècle - composée d'un assemblage de planches d'un mètre et vingt centimètres, maintenues par des clavettes. En tout, 432 arceaux forment un plafond - tunnel qui semble articulé et dégage un espace, libéré des habituelles grosses pièces de charpente.
C'est la plus longue charpente démontable du monde qui recouvre toute la caserne...
Voilà c'est fini pour aujourd'hui, demain nous irons à Briançon avec encore un temps agréable.
4 logistique
Hébergement
Gite-auberge Le Glacier bleu - Laure et Olivier Bonfort - Tel 04.92.45.18.47 chambre 50€ DP 49€ par personne
Auberge de l’Échauguette Rue Catinat tel 04 92 45 07 13 Chambre 62€
Les photos sont belles mais j avoue que je ne dormirais pas dans cette forteresse bisous
RépondreSupprimerComment vont les hallux valgus de la pèlerine ?
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