jeudi 21 septembre 2017

27 de Nîmes à Bellegarde 20 km

1 l’étape du jour
 
 C'est une étape de 20 kilomètres avec une première partie très rectiligne sur la D999 puis vers le sud vers Bellegarde terme de la journée. Du coup demain une étape courte pour visiter Arles...
 
2 le tracé
 
  
 
 
 
3 le détail de l'étape
 
 Encore une belle journée pour marcher.
Une dernière image de Nîmes que nous quittons avec l'esplanade Charles de Gaulle.


Nous traversons la ville par la Porte d'Arles qui se poursuit de façon rectiligne par la D999. La marche est aisée sur cette grande route malgré que ce soit une quatre voies. Cependant,  contrairement à la veille il n'y a pas de villages à traverser. 

 Nous frôlons Roddilhan par le Nord. Après la période romaine, au travers des invasions barbares, du Moyen Âge et des Guerres de religion, Rodilhan s’est lentement bâtie, parfois dans la douleur..
 
Compte tenu de la circulation nous décidons de quitter la D999 juste après pour aller à Manduel.par une route directe qui nous mènera plus au sud.

La voie domitienne depuis Nîmes passait par Beaucaire où un passage par bac permettait de traverser le Rhône. L'anonyme de Bordeaux n'a pas fait ce choix puisqu'il est allé à Arles et a ensuite remonté le long du Rhône en rive gauche jusqu'à Valence. Pour quelle raison ? Indisponibilité du bac ? Centre chrétien développé à Arles ? Splendeur de la civitas impériale ? 
Ce qui est certain, c'est que ce crochet lui a coûté deux à trois jours de voyage supplémentaires.
 Le tracé de la Via Domitia est bien connu autour de Nîmes.




Redessan le nom vient de la Villa Rediciano propriété d’un riche consul romain qui ne voulait pas trop s’écarter de la métropole (Nîmes).

Entre Redessan et Manduel  la D999 s'éloigne significativement de la vois domitienne et jusqu'à Beaucaire plusieurs bornes milliaires sont toujours en place, que nous ne verrons pas aujourd'hui mais qui pourraient être à l'origine d'une future ballade.

La borne milliaire VII a été posée en 145 apr. J.-C., elle porte une inscription en latin dédiée à Antonin le Pieux qui l’érigea lors des réparations de la Via Domitia. Ce milliaire fut découvert en 1861, lors de la démolition de la vieille église de Manduel, sous le pavé de l’édifice.  Elle se trouve actuellement face à l’hôtel de ville.
 

 
La borne milliaire IX est unique, redressé et appelé la "Peire di Novi" (pierre des fiancés). Elle est située en bordure des limites communales de Redessan et de Jonquières, les actes de mariages y étaient dressés autrefois. Il s'agit là de l'original "in situ" du Milliaire IX, dédié à Tibère.

500 mètres avant le Clos de Pradas se trouve la borne milliaire XIl s'agit d'un original in situ, dédié cette fois à Auguste. Mais d'autres fragments de milliaires juste à côté, laissenh penser qu'il s'agissait certainement de la même configuration qu'aux Milliaires XIII...

Au Clos des Melettes on peut admirer l'unique site où se côtoient encore, dans un alignement parfait, quatre 
milliaires XIII d'époques différentes. Ces milliaires sont des originaux "in situ". L'un d'eux est dédié à Antonin, un autre à Auguste, un troisième à Tibère et pour le quatrième, il ne reste hélas que la base visible dans le prolongement des trois autres. 

Au carrefour de la Rouanesse on trouve 2 bornes milliaires XV dédiées de Claude (31 ap J-C) avec, à proximité un grand sarcophage, témoin de l'ancienne nécropole de la ville d'Ugernum (Beaucaire).

Le parcours de l'anonyme vers Arles nous empêche de voir ces milliaires, ce sera l'occasion d'une future ballade....

Dès Rodilhan nous voyageons au cœur des vignes des Costières de Nîmes. Chaque propriété viticole fait flotter sa bannière au vent.


Vous avez remarqué le crocodile hier devant le Musée, les joueurs de la ville sont surnommés les crocodiles... Le crocodile en plus est enchaîné à un palmier. Deux éléments peu communs en Provence.
Pour en comprendre l’origine, il faut se transporter en Egypte. En l’an 31 avant J.-C., Octave défait à Actium la flotte d’Antoine et Cléopâtre et s’assure la mainmise sur l’Empire : César Auguste est né. Sur une monnaie frappée à Nîmes pour célébrer l’événement, un crocodile enchaîné à un palmier couronné de lauriers symbolise l’Egypte vaincue. L’inscription “Col Nem”, colonia nemausus colonie nîmoise,  y figure aussi. Nîmes battait monnaie et les Nîmois se sont attachés à ces pièces que l’on retrouvait partout. En 1535, ils obtiennent l’autorisation du roi François 1er d’adopter palmier et crocodile pour armes de la ville.

Notre parcours est une fois de plus perturbé par la nouvelle voie TGV. Le chemin rectiligne est condamné et il nous faire un long détour qui nous amène sur une route départementale qui enjambe les voies. Ce pont est une merveille de conception ! Le  rail de sécurité c'est bien pour que les  véhicules ne tombent pas sur les voies, le deuxième rail, inférieur, c'est bien pour les motards. L'ouvrage métallique derrière est d'une utilité qui m'échappe. Il y a ensuite un trottoir et le grillage pour éviter le geste d'un désespéré... Mais, vous l'avez compris à la position de la prudente pèlerine: il n'y a pas d'accès piéton ! Si les cons volaient, le concepteur du pont serait chef d'escadrille...


Nous marchons vite sur cette route aux longues lignes droites.   Chaque gros camion nous fait serrer les miches. Le problème c'est quand il croise une voiture à notre hauteur...

Nous n'avions pas remarqué jusqu'ici la descente du plateau en passant en voiture. C'est un vrai décrochement et la descente de la trouée de Bellegarde est longue. Les sources sont nombreuses de part et d'autre de la chaussée. Cette trouée de Bellegarde constitue, a priori, le point de passage le plus facile pour une route directe entre Nîmes et Arles car la descente du plateau y est  aisée. C’est pourtant par Beaucaire, malgré un parcours plus long et plus accidenté que passait la Via Domitia. Les voyageurs qui allaient de Nîmes à Arles via Beaucaire suivaient, sur la rive droite du fleuve, la Via Juliana - en gros l’actuelle route D15. Une variante plus courte  entre Nîmes et Arles a été décrite par l'anonyme de Bordeaux en 333 dans son  « Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem ». Il indique que la distance entre les deux villes n’est plus que de 20 milles (environ 29 kilomètres) au lieu de 24 milles par Beaucaire, et que l’on trouve désormais sur la route la station de Pons Aerarius (littéralement : pont à péage) que la tradition et les cartes les plus anciennes localisent dans les environs de Bellegarde (et qui est à distinguer de l’aqueduc romain) . 
 
En arrivant à l'entrée du village, nous voyons un bâtiment moderne avec des éléments stylistiques romains. Il porte sur son fronton Aquae Memoria. C'est le Musée de l'eau ouvert en 2004 qui regroupe les informations sur le transport de l'eau et les découvertes des fouilles archéologiques.



L'eau était véhiculée en surface, sous terre ou en aérien par un aqueduc.



L'aqueduc romain qui date de la seconde moitié du Ier siècle témoigne de l'activité humaine durant la période gallo-romaine. L'hypothèse de plus en plus confirmée, est que cet aqueduc alimentait en eau la ville d'Arles.
  


Après une bière dans le village, nous poursuivons vers le Président, notre halte ce soir. Un panneau indique 400 mètres, hélas ce sont des mètres en voiture. La bonne distance est obtenue en multipliant par Pi.

Mais nous avons le plaisir de traverser le canal du Rhône à Séte et de voir le port de Bellegarde.


Demain, c'est l'arrivée à Arelate !
 
 
 
 
4 logistique
 
 Hôtel Le Président Le Mas Neuf, 670 Avenue du Félibrige   Tel 04 66 01 67 12  B&B 75€ dîner menu à 18€
Hôtel Restaurant L'Oasis   RD 6113  tel 04 66 01 11 73 DP 45€
 

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