samedi 16 septembre 2017

22 de Béziers à Saint Thibéry 20 km

1 l’étape du jour
 
 De Béziers à Saint-Thibery ou de la civitas Beterris à la mansio Cessarone dont une moitié du parcours sur la voie domitienne.
 
2 le tracé
 
 
 
3 le détail de l'étape
 
 
De la sortie de Béziers jusqu'au Grand Bois plus rien ne correspond à la voie domitienne. Le parcours de la Via Domitia était direct et rectiligne alors qu'aujourd'hui il nous faut serpenter dans une banlieue des plus quelconques et des plus "normales"… Ceci dit au début c'est sur le parcours de Saint-Jacques-de-Compostelle : lou camin roumieu ! 
 
Par contre, cette partie de la ville jusqu'au dernier rond-point rencontré, est bien prévue pour les piétons. Nous y avons même trouvé un tracteur "romain" ou presque (d'avant la télévision en tous cas !).



Au-delà c'est la route large avec un bord permettant une marche tranquille. Finalement nous resterons sur l'accès routier au terrain de golf de Béziers - Saint Thomas qui présente l'avantage d'y aboutir... Il y a des bornes mais rien de romain.



 Nous pénétrons plus au fond du Grand Bois, jusqu'à l'entrée du golf de Béziers Saint-Thomas pour prendre un chemin de terre dans la forêt de résineux pour aboutir à l'antique via Domitia...


  C'est maintenant le domaine de la vigne.


Après le virage, c'est maintenant tout droit jusqu'à la fin !


Sur le parcours nous avons cherché sans la trouver une borne milliaire qui aurait dû se situer quelques centaines de mètres avant la Croix de la demie-lieue que nous avons trouvé, elle... elle serait implantée sur la base de cette borne milliaire XXVI.


 La via Domitia rencontré la D18 qui vient de Montblanc, la route est toujours rectiligne. Le traffic est élevé, nous rencontrons sur le parcours, la Tuilerie, un fabricant de parfums et un pépiniériste qui prépare ses chrysanthèmes pour fin octobre. 
Enfin nous arrivons à Saint Thibery, protégé par des batardeaux pour faire face aux crues.
 
 
Saint-Thibery s'est appelé selon les témoignages anciens : Cessero, Cesserone, Cessirone ou bien encore Araura (itinéraire d'Antonin en relation avec le fleuve Arauris). C'etait une mansio située sur la voie Domitienne, entre Beterris (Béziers) et Foro Domiti (Montbazin) sur le territoire des Elysiques, puis des Volques Arecomiques. Elle apparaît chez Pline, dans son Histoire Naturelle (III, 5, 6), chez Ptolémée dans sa Géographie, et enfin sur la Table de Peutinger, l'Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem et les Gobelets de Vicarello, ce qui laisse croire que cette localité était relativement importante à l'époque romaine. Il s'agît de l'actuelle Saint-Thibery, située à la confluence de l'Hérault (Arauris) et de la Thongue.

Le village s’inscrit dans la civilisation des « oppida » qui sont des lieux d’habitat implantés sur des éminences géographiques dès 2000 à 1500 ans avant notre ère. Cette situation élevée dans le cas de Cessero préservait le village des crues. 
La colonisation romaine et la création de la Via Domitia au IIe siècle av. J.C. contribuèrent au développement urbain. 
 Le village antique Cessero se situait au croisement de deux anciennes routes, la voie Domitienne (créée en ) et la voie Mercadale qui reliait Agde à Lodève en passant par Pézenas, en proximité du confluent de la rivière la Thongue et de l'Hérault. Le tracé de la voie Domitienne est très clair de part et d'autre de la commune : à l'est le «chemin de la reine Juliette», à l'ouest la route entre Saint-Thibéry et Montblanc. Ce tracé est plus incertain dans la traversée du territoire. Un pont  permettait de traverser le fleuve à cette époque. Mais il ne correspond pas aux restes visibles du pont dit romain  qui datent en fait du Moyen-Âge. D'autres tracés possibles de la Voie Domitienne ont été envisagés. Un de ces tracés passerait par le domaine de l'Île et la rue du Bac puis la Grand-Rue. La voie Mercadale empruntait le Pont-Vieux (de datation incertaine).

Devenu cité latine, mansio Cessero, est une étape incontournable dans la province de la Narbonnaise. 
Au IXème siècle, Cessero prend le vocable de Saint Thibéry en l’honneur de son saint patron.

Tibérius né en 293, fils du gouverneur romain d’Agde, se convertit à l’âge de 10 ans à la nouvelle religion chrétienne sous l’influence de son précepteur Modeste. Il fut livré aux soldats de Maximien par son propre père. Longuement emprisonné, il subit les affres de la faim et de la soif, il est soumis à la question et en fin il a la tête tranchée dans un petit bois au bord de l’Hérault, en compagnie de Modeste et d’une dame romaine, Florence. Ils seraient inhumés sur les lieux mêmes. Cette période de Diocletien de 303 à 311 est marquée par la lutte contre les chrétiens. L'anonyme de Bordeaux est passé à Cessero à un moment plus calme où la célébration des trois suppliciés s'amplifiait.
Au VIIIe siècle, Attilio, disciple de Saint Benoît d’Aniane, fonde un monastère bénédictin où les pèlerins viennent vénérer les reliques des trois martyrs. Ce monastère subsistera jusqu’à la Révolution. 
Qu’en reste-t-il ?  La Gleyzette église primitive souterraine du IXème siècle située sous le parvis de l’abbatiale. Elle serait édifiée sur le tombeau de Saint-Thibéry et de ses compagnons martyrs.
L’Abbatiale romane reconstruite au XVème siècle dans le style gothique est riche entre autre de ses marbres polychromes et de ses boiseries et stalles du XVIIIème siècle. 
 

Des bâtiments d'origine de l'abbaye de Saint Thibery peu de choses subsistent. L'abbaye a été fondée à la fin du VIIIème siècle. L'église abbatiale actuelle a été construite aux XIVème et XVème siècles. Son abside polygonale est soutenue à l'extérieur par des contreforts. Elle aurait due être prolongée à l'ouest jusqu'à la grande tour clocher (1520-1530). Une porte monumentale s'appuyait à cette tour et a été détruite au début du XIXème siècle. On devine encore le montant droit de cette porte.



Au XVIIème siècle, le cloître a été réaménagé. De 1706 à 1710 a été construit le grand bâtiment méridional à deux étages qui donnait sur une grande cour. En 1712 a été bâti à l'est un corps de logis qui relie le bâtiment précédent à la sacristie et au chœur de l'église.


Sur  la place Saint Sauveur (parvis de l’Eglise), se dresse la Tour renaissance, campanile érigée en 1509 par l’Abbé Jean IV du Puy. Elle a abrité jusqu’à huit cloches avant la révolution, il n’en reste qu’une pour sonner le tocsin ou prévenir la population d’un événement imprévu. Si l’abbatiale avait été terminée, la Tour en aurait constitué le clocher. Les plans originaux n’ont pas été respectés faute de moyens financiers. L’entrée de l’église aurait donc dû se situer au même niveau que la tour. 



 


Nous rajoutons quatre kilomètres pour faire la ballade au pont romain....

Un pont romain permettait à la voie Domitienne de franchir le fleuve Hérault pour rejoindre l'antique oppidum de Cessero. En fait le tracé de la Voie Domitienne est incertain dans la traversée du territoire de Saint-Thibéry et plusieurs hypothèses pour le franchissement de l'Hérault sont avancées. Il est possible que la Grand-Rue actuelle dans la vieille ville corresponde à l'ancienne route, ce qui supposerait un franchissement de l'Hérault plus au nord du pont "romain".

Ce pont construit au Ier siècle comportait neuf arches ce qui en faisait le deuxième plus long pont construit sur la voie Domitienne (le pont d'Ambrusum à la frontière du Gard et de l'Hérault en comptait au mois 11 .... ).

Un acte daté de 990 mentionne l'existence d'un pont, mais ce ne serait pas le même. En fait, le pont "romain" est très ancien mais ne remonte pas au-delà de Moyen Âge malgré la légende ... Une estimation avance une date comprise entre 1150 et 1250. Ce pont était très utilisé par les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle qui faisaient halte pour honorer les restes des martyrs Tibère, Modeste et Florence.



 



Juste en amont, profitant de l'eau du bief, le moulin du bled date du XIIIème siècle. Il a été la propriété des moines jusqu’à la Révolution.  Quatre meules permettaient de moudre le blé abondamment cultivé dans la région au Moyen âge.



Paré de telles lames, les piles et le reste du moulin ont résisté aux pires crues telles les plus récentes.







 Le pont vieux est un autre pont moyen-âgeux construit sur la Thongue, au nord du village, en 1575, réparé en 1742 après avoir été endommagé par une crue. Il était le seul accès au village sur le chemin de Pézenas à Saint Thibéry. Il a vu partir les républicains de la commune hostiles au coup d’état du Prince Louis Napoléon en décembre 1851. Une colonne commémore cet événement.



Demain, une étape longue qui ne nous mènera pas jusqu'à Montbazin faute d'hébergement, mais raccourcie légèrement à Poussan.

4 logistique
 
Tous services à Saint Thibery
 
Restaurants

La Brasserie du Village Espace commerçant place Francis Laurent. Il est conseillé de réserver.     Tel : 04 67 90 04 71 - 06 34 22 58 31 

Bar à tapas La Casa 5 place du marché  34630 Saint-Thibéry   Tél. : 06 35 31 74 00
 
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Hébergement
 
 
 
 
 

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