mercredi 13 septembre 2017

20 de Lézignan à Narbonne 29 km

1 l’étape du jour
 
 Nous arriverons ce soir à la capitale de la grande province romaine Narbonne qui fut aussi le deuxième port de l'empire romain.
 Cependant, notre long parcours le long de la N113 les jours précédents nous amène à choisir un tracé différent à partir d'Ornaisons pour gagner Narbonne via Bizanet.

2 le tracé
 
 
 
3 le détail de l'étape
 
 A la sortie de Gaujac, la voie emprunte la "rue des Romains" puis le “chemin des Romains” jusqu’au carrefour de Luc conforté par la présence de tegulae et l'empierrement en bordure de route.




Elle bifurque au carrefour pour se maintenir à cheval sur la crête qui sépare les versants de l’Orbieu, des Jourres et de l’étang de Fabre. Elle ne prend pas en face le chemin agricole qui conduit aux abrupts d’un ancien méandre de l’Orbieu. La chaussée encore identifiable est jalonnée de plusieurs puits, ces abreuvoirs indispensables à l’époque aux chevaux et aux voyageurs. 

 Nous voyons au loin la colline aux 20 éoliennes (2 à l'arrêt), leur rendement en crête doit être bon. Par contre, à droite et à gauche : deux groupes de cinq avec le résultat surprenant un groupe de cinq en marche l'autre à l'arrêt. Le vent est faible aujourd'hui, le premier groupe ne produit pas grand chose. Je rappelle que pour cet investissement, l'énergie aléatoire produite varie en fonction du cube de la vitesse moyenne avec un écrêtement inférieur (faible vent) et supérieur (risque de destruction de l'éolienne). Au fait, tout le monde sait que l'énergie éolienne est idéale pour les îles avec un vent quasi permanent. Tout le monde sait que le cyclone Irma a frappé certaines îles riches (capables de se doter de nombreuses éoliennes). Aucun journaliste n'a abordé le sujet,  un règlement Neige et Vent adapté aux cyclones avec une vitesse de 250 km/h doit conduire à des mâts renforcés solidement ancrés très jolis pour des îles touristiques !


Bref, nous marchons et les éoliennes grandement assistées par la taxe que paient tous les clients d'une façon invisible en bas de chaque facture EDF continuerons à m'interroger. Des milliers d'emplois créés ? Aucune fabrication en France, même les transporteurs sont étrangers. Deux éoliennes sont en construction, un camion arrive et va croiser notre route. Je parie l'apéro que ce sera un camion hollandais. Pari gagné. Les écolos nous avait dit qu'avec l'effet de série cette énergie serait rentable et n'aurait pas besoin d'être subventionnée....

Nous passons près de Luc sur Orbieu
Luc est cité en 1119 comme un lieu fortifié « Castrum Luci » venant peut être de « Lucus » bois sacré mais l'agglomération primitive s'élevait à Canos. Venant de « cannes », du nom de ces roseaux qui abondent aux bords de l'Orbieu, ce site gallo-romain fut probablement ruiné au cours des grandes invasions barbares des IVème et Vème siècles. Peu à peu, les habitants quittèrent ce hameau difficile à défendre et s'établirent à Luc, mieux fortifié. 
 
Notre chemin finit par rejoindre une longue route rectiligne qui nous mène à Cruscades

La voie romaine devait passer, à partir du chemin des Romains-Est Gaujac, en droite ligne vers le Col de la Muette; il y a là un grand chemin qui demarre à Cruscades, coupant la D 1624. Le franchissement de l'Orbieu a de tous temps été difficile. Au vu de la variabilité extrême de son débit la durée de vie des ponts devait être de quelques années et le voie directe a été remplacée par une voie qui permettait d'accrocher un pont sur des rochers.

Nous restons sur la route utilisée depuis des siècles qui passe par Ornaisons en faisant un détour.

  La voie Aquitania initiée par les Celtes, puis développée par les Romains a servi pendant presque trois millénaires reliant Toulouse, Carcassonne et Narbonne, route principale, élargie au fil des temps. Puis, au Moyen Age, les utilisateurs de la voie Aquitania en ont eu assez d'emprunter le bac de la Rougeante, et/ou le pont de bois rapiècé depuis la dernière crue de l'Orbieu, vers la Rougeante - en allant tout droit-  et se sont fait bâtir " un beau pont de pierres", pont en dur, sur des assises rocheuses, mais en faisant un détour ( route actuelle d' Ornaisons) . Mais le pont n'a pas mieux résisté que les ponts romains. Les Etats du Languedoc ont décidé de construire un  pont solide qui est toujours utilisé de nos jours et qui s'appelle (et c'est original le pont des États du Languedoc).



Ce pont date de 1752, bien calculé, il a résisté à toute les crues. L'ouvrage est à cinq arches en plein cintre. La cote du sommet de l'arche centrale est à 13m, celle des arches latérales à 6, d'où une pente assez accusée pour la route. Toutes les arches sont en pierre d'appareil, ainsi que les murs de la partie centrale. Seuls les murs latéraux, au-dessus des petites arches, sont en moellons. Les deux piles médianes, dans le cours d'eau, présentent des éperons triangulaires en pierre d'appareil. A l'arche médiane, les clefs, à l'amont comme à l'aval, sont ornées d'un grand cartouche sculpté aux armes des Etats de Languedoc.   


Au pied du gigantesque pont, un minuscule ru : c'est l'Orbieu à l'étiage. 




En fait, le franchissement difficile de l'Orbieu, dans les parages d'Ornaisons, a conduit à trois voies " Aquitania" successives :

- la première, la plus logique, qui va tout droit de Cruscades au carrefour à l'entrée du col de la Muette ; l'Orbieu en a décidé autrement, le pont ou le bac et les rives de l'Orbieu s'en sont allés un peu plus loin un jour de crue; c'était la voie romaine initiale.

- une deuxième, la faisant passer au droit de la Rougeante ; le bac ou le pont en place ainsi que les rives, ont été également emportés par les crues les plus sévères ; 

- donc, la troisième voie qui traverse l'Orbieu là où se trouve l'actuel pont des Etats du Languedoc, pont en bois ou en pierres, qui passe ensuite sur l'Aussou, petit ruisseau venant de Bizanet et St André. La voie se situait paralléle à la départementale, passant à peu prés au niveau de Cendrillon. Le pont sur l'Aussou à Ornaisons était un pont de pierres ; il fut emporté le 11 septembre 1933 et remplacé par un nouveau pont en béton armé de type Caquot (tous les ponts reconstruits aprés la Grande Guerre, pour cause de destructions de guerre, sont des ponts Caquot - sauf des ponts allemands types militaire enjambeant les voies ferrées, en lieu et place des passages à niveau. Caquot est un brillant ingénieur célèbre constructeur de ponts, inventeur de la " saucisse Caquot", ballon captif d' observation, inventé en 1915, pour être utilisé même par grands vents qui constitua un avantage stratégique et des avancées sur les calculs des ouvrages en béton.  

Comme nous partons vers Bizanet nous ne voyons pas le pont sur l'Aussou mais le gué submersible reconstruit après la crue de 1971. Le passage de faisait encore au début du XXème siècle sur une passerelle en bois pour les piétons et dans l'eau pour les charrettes, animaux et automobiles...



Une route agréable "Méditerranéenne" nous conduit à Bizanet. Nous sommes surpris en quittant le village par la belle forêt de pins pommelés, qui semblent être des pins maritimes au loin. 


Nous atteignons un col avec un changement violent, c'est le pays des carrières, la longue descente dans le fond du vallon tournicote jusqu'à arriver à un semblant de plaine défendu par les ruines d'un vieux château-fort, le Castellas. À ses pieds, des vignes avec des ouvrages en pierre sèches, des puits probablement.


Nous retrouvons la proximité de la N113 vers Montredon des Corbières, village de longue tradition viticole. On trouve à Montredon, éparpillés dans le village, des vestiges romains. La chambre funéraire d'un mausolée et le tracé d'une villa romaine, tous deux datés du Ier siècle avant J.-C. La chambre funéraire a été fouillée par une équipe d'archéologues de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives). Ils ont découverts une dalle composée par des blocs de grès, une enceinte également bâtie de la sorte et obstruée à son entrée par un monolithe : voilà ce à quoi ressemble la chambre. La salle était coiffée d'une voûte, elle-même surmontée d'un « podium » (une terrasse) avec force colonnes pouvant ériger l'ensemble jusqu'à 15 mètres de hauteur. Le peu d'éléments exhumés ne permettra pas de reconstituer avec précision le bâtiment. C'est en Grèce qu'il faut aller pour trouver une salle de cette importance. Il n'en existe pas de similaire ni en Italie, ni en Espagne.

 Nous ne prenons pas la N113 mais un chemin de terre qui nous conduira jusqu'à l'entrée de Narbonne. C'est à dire à près de quatre kilomètres du centre historique.
 Narbo Martius, capitale de la Narbonnaise, était le deuxième port romain après celui d’Ostie. Narbonne a été une cité de premier plan dans l’Antiquité. Ses marchands sillonnaient la Méditerranée et établissaient sa réputation dans tout l’Empire. Sa parure de monuments a certes disparu essentiellement transformée en carrière afin d’ériger les remparts et ainsi se protéger des premières invasions barbares. 

Nous sommes fourbus après cette journée d'été, nous n'avions plus l'habitude. Arrêt au premier bar pour apprécier un bière bien fraîche. Nous ne sommes pas arrivés mais que du plaisir maintenant.

Nous déambulons dans les ruelles et trouvons des bedaines boulets qui faisaient une frise sur les remparts.



Nous gagnons la Via Domitia et empruntons le Cardo Maximus pour rentrer dans la ville romaine.


Nous débouchons sur la place de l'hôtel de ville où eteymise à jour un morceau de la Via Domitia. On peut encore voir la trace laissée par le passage répété des chariots. Nous allons maintenant suivre cette route jusqu'à l'Italie.



Nous poursuivons le Cardo Maximus pour aboutir à une porte comportant la statue de la Louve allaitant Romus et Romulus.



C'est ensuite le forum ou du moins quelques vestiges. 



Et nous gagnons notre hotel pour profiter d'une longue douche et d'une paire d'heures de repos avant de ressortir pour dîner.


Nous commençons par la cathédrale qui se situe au cœur de la ville actuelle, cependant au Moyen Âge elle se trouvait en bordure des remparts.  Sur le même emplacement fut construite initialement une basilique constantinienne, élevée peu après l'édit de 313 autorisant le culte chrétien. Elle fut détruite par un incendie en 441. La cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur est le monument le plus prestigieux de la ville. Sa particularité réside dans le fait qu'elle est inachevée (seul le chœur est présent) et que sa hauteur sous voutes en fait la quatrième plus haute de France (41 m sous voûte, après Beauvais à 48 m et Amiens et Metz à 42 m). Ce monument presque disproportionné au regard du reste de la ville, fut l'un des chantiers les plus ambitieux de la France post-médiévale et l'une des œuvres les plus savantes des débuts du xive siècle[1].

La cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur est le monument le plus prestigieux de la ville de Narbonne. C'est une construction d'architecture gothique qui a remplacé des lieux de culte édifiés au centre de la ville. Sa particularité réside dans le fait qu'elle est inachevée (seul le chœur est présent) et que sa hauteur sous voutes en fait la quatrième plus haute de France (41 m sous voûte, après Beauvais à 48 m et Amiens et Metz à 42 m). Ce monument presque disproportionné au regard du reste de la ville, fut l'un des chantiers les plus ambitieux de la France post-médiévale et l'une des œuvres les plus savantes des débuts du XIVème siècle.








Le passage de l'ancre entre le cloître et palais de l'Archevêché.



Le dit Palais est l'hôtel de Ville aujourd'hui.









Nous voulions visiter l'intérieur de lbasilique Saint-Paul, l'une des plus anciennes églises gothiques du Midi de la France. Elle est construite sur les vestiges d'un ancien cimetière paléochrétien (IIIème - IVèmesiècle), autour du tombeau du premier évêque de la ville. Cet édifice a la particularité de mêler art roman et art gothique. Son bénitier à la grenouille est célèbre et l'anonyme s'y est sûrement arrêté.



Nous revenons vers le centre historique et passons vers l'écluse.





Le pont des marchands est en fait le Cardo Maximus où nous sommes passés en arrivant.



Nous profitons avec ravissement des produits locaux...



Et nous retournons à notre hôtel par la place du Forum





Pour finir un cliché: coucher de soleil sur les toits de Narbonne...




Demain journée de "repos" il nous reste à voir les galeries souterraines de l’Horreum, les mosaïques, les fresques découvertes sur le site du Clos de la Lombarde (le plus bel ensemble hors d’Italie), les sarcophages et statues, conservés au musée archéologique mais surtout le port de Narbonne qui est l'objet de nombreuses découvertes récentes. Mais ce sera avec une voiture, repos oblige.


 

 
4 logistique
 
office du tourisme 31 Rue Jean Jaurès   tel 04 68 65 15 60   
 
Appart’ City Narbonne 18 Boulevard Général De Gaulle  tel + 33 4 57 38 37 11  B&B 65€
 

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