lundi 4 septembre 2017

11 de Gimont à l'Isle Jourdain 20 km : l'A380 a permis de trouver Bucconis !

1 l’étape du jour

C'est une étape courte qui nous permettra de nous rendre sur les lieux de la mutatio Bucconis où s'est arrêté l'anonyme de Bordeaux. Les lieux ont quelque peu changé en près de deux millénaires, ce sont les travaux de la rocade de la N124 qui ont permis cette découverte.
 
 
 
2 le tracé




 
 
 
3 le détail de l'étape
De la fenêtre de notre chambre, la vue est belle. C'est bien normal depuis la rue nationale qui est perchée sur l'arête d'une colline. 


Nous l'empruntons pour quitter le village. Il y a bien plus d'animation ce matin : c'est jour de rentrée scolaire. Nous pensons bien fort à notre petit Marius qui ne doit pas en mener bien large... Plusieurs parents accompagnent à pied leur enfant. Ils ne sont pas bien nombreux par rapport au flot de voitures que nous croisons. Pour ceux qui habitent à moins d'un kilomètre de l'école, c'est ridicule de ne pas y aller à pied. Mais il y a longtemps que le ridicule ne tue plus. 
Bien heureusement, nous croisons quelques enfants à pied qui démarrent des derniers lotissements du village.

Les jours passent mais se ressemblent. Des collines, des montées, des descentes et toujours la vue sur les Pyrénées.



 
 
Giscaro est un petit village qui a perdu progressivement sa population et qui est aujourd'hui de cinquante habitants. Le nom de Giscaro pourrait provenir du patronyme gallo-romain Gisacus et du suffixe aquitain os, mais selon d’autres ce serait un toponyme d’origine botanique...
 Pendant l’Antiquité, la commune actuelle de Giscaro était traversée par la voie romaine Toulouse-Auch, passant par les lieux-dits Le Fond de la Côte et la Gleysette. Il est difficile de dire si la mutatio Hungunuerro, mentionnée dans l’Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem, correspond vraiment à Giscaro. Selon certains historiens, ce nom d’origine aquitaine, serait à mettre en relation avec un lieu-dit En-Gouerre ou En-Gouerro dont la localisation demeure conjecturale, mais nécessairement très proche d'un des cours d'eau de la commune..
Deux petits ruisseaux, celui de Guerrère, au sud et à l’ouest, et celui de la Passade, au nord, constituent l’essentiel du réseau hydraulique de la commune. Ils confluent à la limite nord-ouest pour former le ruisseau d’En Bon dont les eaux vont rejoindre la Marcaoue. Je suis prêt à parier que c'est près de la Guerrère !
 
Nous passons près du gîte du Grangé qui est une étape pour les pèlerins de Compostelle. Sa signalétique en allant vers Toulouse n'indique pas Le Grangé mais Ultreia !


Nous allons plus loin, nous allons plus haut. De belles blondes nous encouragent avec leurs yeux si expressifs.


Hélas je ne peux pas m'arrêter. En route vers le village suivant. Le chemin est agréablement ombragé. Nous rencontrons nos premiers pèlerins : un groupe de quatre en partance pour Santiago. Nous en verrons encore sept en 3 groupes. Dont un couple en dernier, après Monferran. Le monsieur ne parle que sa langue natale l'allemand mais son épouse parle très bien en Anglais. Au départ nous croyions qu'ils se rendaient à Bordeaux (c'est l'accent guttural) mais non c'était Porto en passant bien sûr par Santiago. Il faut dire que c'est le retour pour le monsieur car il a déjà fait en début d'année Porto-Berlin en quatre mois. Nous sommes définitivement de bien petits marcheurs !
Heureusement, on peut se reposer sur cette étape.


 Nous poursuivons pour arriver en vue de Monferran-Savès.



La fondation du Castrum de Monferran se situe au début de XIIIème siècle, par un paréage entre le Chapitre cathédral de Saint-Etienne de Toulouse, sur une terre appartenant à l’église Saint-Clément, et le seigneur Bertrand Ier de Marestaing. Des droits, coutumes et usages sont accordés aux habitants du lieu parmi lesquels les serfs étaient semble-t-il majoritaires.
  • L'église du XIVème siècle est en brique et pierre du pays. C’est un bâtiment à nef unique qui a subi différentes modifications au cours du temps, en particulier au XIXème siècle.

Nous sommes maintenant en approche de notre fin d'étape. Nous traversons la N124 que nous longeons pendant un kilomètre puis c'est une longue route droite et enfin une perpendiculaire où passent les tronçons d'A380. Enfin, nous tournons à droite c'est la dernière ligne droite vers L’Isle Jourdain. Nous longeons un lac bien aménagé avec un treuil pour faire du ski nautique : pas de bruit, efficace...
Et enfin, l'arrivée.



 Le relais de Bouccones (mutatio bucconis) est cité par l'anonyme le Burdigalensis, à 7 lieues gauloises de la mutatio Hungunerro comme 3ème étape après la civitas Auscius (Auch) et avant la mutatio ad louem (Leguevin). 
Le relais de poste romain sur la route d'Auch à Toulouse a été transformé durant le haut Moyen-âge en un village appelé Ics (Ictium), peuplé au VIème siècle par une garnison franque. Le lieu a abrité une basilique et une nécropole de plus de 1500 tombes. Ces vestiges ont disparu lors du creusement de la déviation méridionale de la RN 124, mais le site n'a été qu'incomplètement fouillé.
L’existence d’une agglomération routière sur la voie d’Aquitaine est attestée par, d’une part la découverte d’un tronçon de voie large de plus de 6 mètres, identifiée comme appartenant à l’axe Toulouse/Auch/Bordeaux, et d’autre part, par les restes de bâtiments et de four de potier. D’autres éléments, dont les plus anciens remontent au Ier siècle avant J.-C., mais appartenant en majorité au IVème siècle (tuiles, céramiques estampées) prouvent l’importance de l’agglomération. En fonction des distances précisées par « l’itinéraire de Bordeaux à Jérusalem», on peut donc situer la mutatio Bucconis, relais routier cité dans la liste des étapes que fournit ce document du IVème siècle. C’est à cette période, IVème siècle, que sont construits dans la partie orientale, à 50 m au sud de la voie, le mausolée et l’enclos de pierre, comportant des tombes de l’Antiquité tardive. Plus à l’ouest, un complexe cultuel et funéraire atteste la christianisation : l’église et le baptistère paléochrétiens sont édifiés dans le courant du Vème siècle, ce qui en fait un pôle de christianisation privilégié après celui de Toulouse. 
 
 
 Plan général du site antique et mérovingien (S. Eusèbe) (Cazes 1997)
 
Fouilles de la Gravette (Cliché JP Czes
   
 Fouilles de la Gravette
 
 
Les invasions des barbares, au Vème siècle, décrites par Saint Orens évêque d'Auch dans son poème sur les malheurs du pays gaulois détruisirent les villes, les voies et même les mémoires « voyez combien la fureur de la guerre à fait périr les peuples ». Les seules traces des barbares sont des agrafes trouvées prés de Lacomme et conservées dans un musée toulousain.
Aux environs de l'an 877, les deux familles d'Ictio et de la Hihla sont unies pour « tenir » le fief qui va devenir le Comté de l'Isle en Jourdain. La première famille disparaît vers l'an 900 et la famille de la Hilha continue seule à apparaître dans l'histoire locale, vassale des Comtes de Toulouse. Le seigneur Raymond Bertrand participa à la première croisade sous les ordres de son suzerain.
 
Après une bonne sieste réparatrice, nous faisons un tour en ville. L'Isle-Jourdain est très animée pour un lundi après-midi. Nous en profitons pour admirer la tour clocher du XIVème siècle et la collégiale Saint-Martin construite vers 1785.



 

Demain nous allons à Toulouse en accélérant quelque peu. Nous allons essayer d'assister à la sortie d'école de Marius...


4 logistique
 
Local Pèlerin Municipal   tel 05 62 07 25 57  12€ par nuitée     9 couchages, 3 chambres, coin cuisine équipée, douche et WC

Hôtel du Lac, route d'Auch (au bord du lac)    27ch., nuitée de 40 à 45 /ch., pdj 5,50 , tel  05 62 07 25 57, hoteldulac@wanadoo.fr
 
 
 
 

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