vendredi 8 septembre 2017

15 de Villenouvelle à Castelnaudary 29 km

1 l’étape du jour
 Comme nous avons rallongé l'étape d'hier, nous allons investir notre gain pour marcher en partie au bord du canal du midi tout au moins après le seuil de Naurouze. Au lieu de marcher sur la 113...
 
 
2 le tracé
 
 
 
3 le détail de l'étape
 
 L'anonyme s'est arrêté à la mutatio Ad Vicesimum (au 20ème mille depuis Tolosa). Cette localité mentionnée sur l'itinéraire de Bordeaux à Jérusalem entre Ad Nonum (Pompertuzat) et Ad Elusionem (Montferrand) est l'actuel Saint-Rome / L’Hôpital (près de Montgaillard). Nous n'y passerons pas car situé en pleine nature aujourd'hui.

 
Depuis Villefranche de Lauragais  nous poursuivons notre parcours sur la 113 jusqu'à dépasser Avignonet-Lauragais.


 Le blé était la principale culture de la plaine du Lauragais dès l'époque gallo-romaine. Mais c'est au XVème siècle que le pastel enrichit la région qui devint le  « Pays de cocagne ». Mais l'indigo venu d'Amérique concurrence le pastel et le blé redevient la principale ressource du pays à partir du XVIème siècle.

 De par sa situation géographique avantageuse, le site de Montferrand est depuis l’Antiquité un lieu de passage important.

En plus de la plaidoirie pro Fonteio de Cicéron, l’agglomération d’Elusio est mentionnée comme "mansio Elusione" dans l’Itinerarium burdigalense de 333 de notre ère. C'est donc là que l'anonyme s'est arrêté. Les sources modernes font la différence entre les sites d’Elesiodunum, oppidum au sommet de la colline de Montferrand, et d’Elusio, agglomération dans la plaine de part et d’autre de l’actuelle route nationale. Elesiodunum serait le lieu d’implantation d’un peuplement celte ancien, progressivement délaissé au profit d’Elusio, plus récent, occupé du Ier siècle av. J.-C. au Vème siècle apr. J.-C.. Le site d’Elusio pourrait avoir occupé environ 16 ha de part et d’autre de la voie d’Aquitaine.

À partir du milieu des années 1950, des fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour un complexe architectural et cémétérial important. L’ensemble est principalement composé de thermes de petite dimension et de deux édifices accompagnés de tombes. Les thermes appartiendraient à une importante villa gallo-romaine qui précéda les installations plus récentes à destination cultuelle. Ces dernières correspondent à une basilique paléochrétienne du IVème siècle, accompagnée de quelque 140 sépultures, dont 54 en sarcophages encore visibles. Le mobilier découvert, et notamment les accessoires vestimentaires, permet de dater une partie de ces tombes du début du VIème siècle.

Le nom antique de cette agglomération disparue est aujourd’hui conservé dans celui de l’église Saint-Pierre-d’Alzonne, située à quelques pas du site principal des fouilles.  



 Notre parcours sur la 113 s'achève un peu plus loin, nous allons regagner les berges du canal du midi pour voir un site géographique fort connu : le seuil de Naurouze, célèbre point de partage des eaux entre Océan Atlantique et Mer Méditerranée. Nous en avons vu d'autres mais d'habitude c'est sur une arête de montagne, ici il s'agit plutôt d'une plaine... Le seuil de Naurouze dont le symbole est l'obélisque éponyme, constitue le point le plus élevé du canal du Midi, qui permet de relier la Méditerranée à l'Atlantique, et sépare le Massif Central des Pyrénées. 
 Ce seuil est connu depuis l'Antiquité. Strabon, géographe grec, avait appelé ce passage l'isthme gaulois, et la Via Aquitania, voie romaine reliant Narbonne à Toulouse, y passait.Il est la pierre angulaire du projet de construction du canal du Midi de Pierre-Paul Riquet  C'est en effet le point le plus élevé du parcours (bief de partage), qui nécessite un apport en eau continu pour alimenter le canal. L'ingénieur Riquet a l'idée de récolter les eaux de la Montagne Noire et de les amener jusqu'au seuil. Il fait construire le lac de Saint-Ferréol près de Revel et la rigole de la plaine qui amène l'eau depuis le lac jusqu'au canal au seuil de Naurouze. La difficulté pour Pierre-Paul Riquet était de passer un autre seuil de partage, plus au nord, pour amener les eaux de la Rigole de la Plaine vers le point le plus élevé qui sépare Toulouse de la Méditerranée. Contrairement au seuil de Naurouze, on ne trouve point de ruisseau à cet endroit ! Il suffit de consulter une carte moderne au 1/25000ème pour s'en convaincre. Dans ces conditions, il n'était pas facile de savoir à quel point se situe la ligne de partage des eaux. Il fallait trouver l'endroit et choisir ensuite le meilleur parcours pour les eaux descendues de la Montagne Noire...

C'est près du village de Graissens que la Rigole de la Plaine franchit le seuil Nord-Sud et passe définitivement du versant atlantique au versant méditerranéen. Elle arrive ainsi au seuil de Naurouze pour compenser les pertes du bief.



Les deux parties du canal aboutissaient au bassin de Naurouze par deux écluses : l'écluse de l'Océan et l'écluse de la Méditerranée. Ce bassin était de forme circulaire et il faisait à la fois office de port et de réserve d'eau pour lisser les variations de consommation. À cause de l'ensablement, il fut abandonné,  le bief de partage fut creusé et les écluses de l’Océan et de la Méditerranée furent reportées sur les deux écluses les plus proches ; réduisant ainsi le temps de franchissement. Sur la partie centrale fut planté une allée de platanes qui est aujourd'hui une des plus belles de France. 



L'Obélisque Riquet a été édifiée entre 1825 et 1827 en l'honneur de Pierre-Paul Riquet, sur les pierres de Naurouze, et mesure 20 mètres de haut.


Sur le point de quitter le seuil, nous faisons une belle rencontre : Richard Bois, un autre grand marcheur, qui apercevant notre "look" nous a abordé en nous demandant si nous allions à Compostelle. En discutant, nous découvrons qu'il a fait le parcours Jérusalem / Saint-Jacques-de-Compostelle chretien, en compagnie d'un juif et d'un musulman, au nom de la paix entre les hommes. Ultreia !


 Nous poursuivons notre parcours le long du canal du midi qui maintenant descend vers la Méditerranée.
Nous voyons maintenant de nombreux bateaux qui vont vite :



Et qui franchissent les nombreuses écluses.






Notre parcours le long du canal nous fera éviter Labastide d'Anjou, bastide fondée en 1373, par le duc d'Anjou, Louis Ier, deuxième fils du roi de France Jean II le Bon et frère cadet du roi Charles V, qui le nomme lieutenant général du Languedoc en 1364. On dit de cette fondation royale qu'elle vient clore le phénomène des bastides dans le Sud-Ouest français. Le meilleur cassoulet est pour beaucoup chez Etienne à la Bastide d'Anjou ! 

Le canal nous amène directement à notre hôtel "le canal"...


 
 L’itinéraire de Bordeaux à Jérusalem indique la mutatio Sostomago à 38 milles romains ce qui correspond à Castelnaudary. Si Sosto n'a pas connu à ce jour en gaulois Mago veux dire plaine, champs ou marché. Plusieurs auteurs s’accordent à penser que cette station relais de Sostomagus était située sur la voie d'Aquitaine, au pied de la colline du Pech, sur le site de l’actuel Grand Bassin du canal du Midi. Des fouilles ont permis de découvrir sur le plateau du Tech des fondations de huttes et de gros silos remontant au Ier siècle av. J.-C. ainsi que les traces d'une production céramique de la fin de l’âge du fer. Ce site était un oppidum gaulois d’environ 5 à 7 ha, probablement un centre secondaire des Volques Tectosages.

Ainsi, comme à Montferrand, un ancien peuplement gaulois semble avoir existé au sommet de la colline, tandis qu’une agglomération plus récente peut s’être développée dans la plaine, au contact de la Voie d’Aquitaine.

 Ce soir pas de cassoulet mais un dîner brésilien. La digestion sera plus facile.



 Demain, nous irons à Bram une célèbre étape avant Carcassonne.
 
 
 
4 logistique
 
 
 
 Hôtel du Canal 88-108, avenue Arnaut-Vidal    tel +33 4 68 94 05 05 contact@hotelducanal.com
 
 
Hôtel du Centre et du Lauragais 31 cours de la République chambres  Chambre de 69 à 104€ Menu 18€
 

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