jeudi 7 septembre 2017

14 de Toulouse à Villenouvelle 28 km

1 l’étape du jour
 
  Nous allons emprunter l'autoroute de l'antiquité bien connue jusqu'à Narbonne ne serait-ce par les vestiges trouvés jusqu'ici mais aussi grâce aux alignements de cette chaussée par rapport au cadastre toulousain de l'époque. Une première étape pour sortir de la métropole toulousaine...
 
2 le tracé
 
 
 
3 le détail de l'étape
 

Nous partons de très bonne heure car le parcours du jour va être long. Aujourd'hui nous n'avons aucune contrainte pour l'heure du petit-déjeuner...
La première partie est facile nous prenons le métro jusqu'à Ramonville

Une borne Milliaire de la voie romaine de Toulouse à Narbonne a été découverte aux environs du château de Bellevue. Elle est conservée aujourd'hui au Musée Saint-Raymond de Toulouse. Elle indique III milles (4,5 km de Tolosa) et l'empereur Decence (350-353). Notre anonyme n'a pas pu la voir.



L’histoire de ces quatre hameaux (Ramonville, Saint-Agne, Lapeyrade et Soule) est indivisible de celle de la route centrale : d’abord voie romaine, puis chemin de pèlerinage jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle, elle devient une voie importante et aménagée par le pouvoir central - d’où son nom « de France » - pour améliorer les relais de poste et la rapidité des communications, dans un programme développé par Sully et Colbert. La route Royale permettra, clin d’œil de l’histoire, dès le 20 juillet 1789 de véhiculer les mots d’ordre et les idées de la Révolution française aux Toulousains, comme aux Ramonvillois, à commencer par la nouvelle de la prise de la Bastille.

 
 La route fort fréquentée se poursuit vers Castanet-Tolosan.
Castanet vient du latin «castanea» qui signifie «chataîgne». Les chataîgners couvraient en effet autrefois ses coteaux. C’est au quartier de Broc, tout autour du cimetière que les Romains, au début de notre ère, ont commencé à s’installer afin de contrôler ainsi la voie narbonnaise (l’actuelle RN 113), et la voie des Pyrénées (l'actuel CD 79). 
 
Nous arrivons à Pompertuzat où se trouvait la mutatio Ad Nonum , la première citée par l'anonyme à 13,5 km de Tolosa comme son nom l'indique.
Des vestiges gaulois et romains ont été retrouvés. Les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem possédaient un domaine sur le village. Le fort de Pompertuzat abritait un château entouré de murailles et une église Saint Cloud joignant les murailles, détruite en 1570 par les Huguenots.
À l’église Saint André et Saint Cloud (XVIème siècle)  lors de récents travaux de restauration un fronton monolithe de l’époque gallo-romaine à l’effigie d’une gorgone a été découvert. Selon la mythologie grecque, Méduse, le plus connu de ces monstres, avait le pouvoir de changer en pierre ceux qui croisaient son regard. 
 
La voie romaine passait par Ramonville St Agne à la Peyrade où elle est à un mètre sous la chaussée actuelle ; plus loin entre Pompertuzat et la ferme Menjou, commune de Deyme, la photographie aérienne complétée par des sondages au sol ont permis de préciser le tracé sur deux kilomètres. 

Nous décidons de quitter la voie romaine (du XXIème siècle) pour un parcours plus calme et moins pollué le long du canal du midi. Nous la retrouverons après Montgiscard.
 


Le fond l'air est frais, la polaire se supporte en marchant. Le chemin du canal est emprunté par de nombreux cyclistes et quelques piétons.


C'est la parte agréable de la journée mais nous ne le savons pas. Nous finissons par voir un bateau (à quai), le traffic est faible sur cette partie du canal.


Traversé par la voie romaine d'Aquitaine, le bourg de Montgiscard domine et contrôle la gouttière de l'Hers, face à Baziège la gallo-romaine qui contrôle la partie Nord de cette gouttière.  Montgiscard est peut-être une bastide du XIIIème siècle, comme l'affirment certains historiens. Ce sont les Rois de France qui fondèrent ces bastides dont ils étaient les seigneurs. Après la disparition du dernier comte de Toulouse Raimon VII, ce fut pour lui le moyen de rattacher le Lauragais au domaine royal et d'établir sa puissance sur le Pays de Laurac alors éminemment terre cathare. 
 
 Entre Montgiscard et Baziège (Badera, à l'époque romaine), la voie romaine coïncide avec la départementale 24. Elle reposait sur des ponceaux (les pountils ou petits ponts) toujours parfaitement visibles. A Baziège, elle correspondant à « la grand rue » actuelle. A Villefranche, c'est la rue de la République. A Castelnaudary, elle sinuait au sud de la colline du Présidiai, enfin Pexiora et Bram.

La borne milliaire d’Ayguesvives est située à l'extérieur du chevet de l'église d'Ayguesvives, d'époque gallo-romaine (IVème siècle avant J. C.). Elle est arrivée ici à une date et suivant un itinéraire totalement inconnus. Sa position initiale est difficile à déterminer faute d'indication de distance. elle est aujourd'hui à l'écart de la voie romaine. C'est la plus grosse en volume que l'on connaisse; la pierre est un calcaire très dur, du calcaire marmoréen originaire, vraisemblablement, des Pyrénées. Il s'agit d'une colonne réemployée comme borne et retournée. La base de la colonne correspond à la partie supérieure de la borne, on distingue, tout en bas, le renflement de l'astragale qui supporte le chapiteau. Trois dédicaces en latin, à des empereurs romains du IVe siècle après J.-C. La première signifie: « A l'empereur César Valérius Constantin, pieux, heureux, auguste ». C'est une dédicace adressée à Constantin le Grand, gravée entre 306 et 337 après J.-C. Constantin a fait du christianisme la religion unique de l'Empire romain. Deuxième inscription: « A nos maîtres, les empereurs Flavius Valentinien, Flavius Théodose et Flavius Arcadius, nés pour le bien de l'Etat ». C'est une dédicace aux empereurs Valentinien II, Théodose et Arcadius, gravée en 383 et 392, probablement au début de cette période. Le troisième groupe de lettres : malgré l'emploi, sans doute fautif, du génitif, il faut entendre « à notre maître, l'empereur Magnus Maximus et Flavius Victor », dédicace à l'usurpateur Maxime et à son fils Flavius Victor, gravée entre 383 et 388.

Le chemin des Romains dit "des Pountils" (petits ponts) témoigne de cette époque et de l'insalubrité du lieu. C'est une chaussée surélevée, encadrée de murets de briques, avec des contreforts et percés de ponceaux pour faciliter l'évacuation de l'eau. Du côté de Baziège, les ponceaux sont à simple voûte cintrée, tandis que sur la portion située au-delà du Pont des Romains, vers Montgiscard, certains ponceaux sont à double voûte cintrée.


La promenade sur la départementale 24 n'est pas de tout repos car la chaussée surélevée est très étroite et de nombreuses voitures y circulent. Comme à l'époque actuelle, la voie romaine franchissait la plaine marécageuse de l'Hers sur une voie surélevée de 1 à 2 mètres, grâce à des ponceaux ou "pountils" en belles briques de terre cuite, comme on en trouve dans de nombreuses constructions romaines de l'époque et notamment à Rome. Ces pountils ont été restaurés par Colbert. 



Les fondations de l'ancien pont romain, qui permettait de franchir l'Hers, auraient été retrouvées au moment de sa reconstruction en 1881.

Nous arrivons à Baziège  (Badera) après avoir traversé l'Hers sur le pont de 1881. La voie romaine coïncide avec le Chemin des Romains et la Grand rue. 

 

Une borne milliaire indiquant la distance à Toulouse, XV milles romains soit 15 000 double pas (22,5 km), est conservée dans une des chapelles de l'église Saint Etienne de Baziège. La tradition locale veut qu'au début du christianisme, un jeune chrétien y fut attaché et martyrisé. Le milliaire XV, sauvegardé aujourd'hui dans l'église de Baziège, devait se trouver lui, à l'entrée de la station de Badera.
Malheureusement l'église est fermée et au lieu de voir la borne nous avons entendu le carillon qui à midi fait un long concert.  Le carillon de l’église est l’un des plus importants de la région Midi-Pyrénées après celui de Pamiers. Il a été restauré et inauguré pour le passage du millénaire, le 31 décembre 2000. Il se compose de 26 cloches couvrant deux octaves et demi; un clavier piano chromatique complète une automatisation qui permet de mémoriser des milliers de mélodies différentes dans la limite de neuf heures d’enregistrement. 

Heureusement, que le carillon ne sonne pas toutes les heures de la nuit comme cela...


La table de Peutinger indique seulement comme lieux avant Carcassonne Badera, mais aussi Eburomagus (Bram) où nous allons passer après demain. L'étude étymologique du nom de Baziège-Badera renvoie d'ailleurs au franchissement d'un gué. Baziège était situé à un carrefour de routes, ce qui en a faisait un centre économique important, notamment dans le commerce du vin.

 C'est à partir de Baziege que le parcours devient moins intéressant car c'est en bord de la 113 que nous marchons. Dans ce cas, impossible de marcher de front et la discussion se résume à : "attention au camion ! " ou bien "on s'arrête pour boire"... Dans cette situation, la vitesse moyenne augmente et nous arrivons à Villenouvelle
 
Le centre primitif du village se trouvait à huit cent mètres au nord-est du village actuel, autour d'un prieuré très ancien sur la colline de Saint-Sernin de Goudourville, où se trouvent encore un hameau et le cimetière.

Une borne Milliaire de la voie romaine de Toulouse à Narbonne a été découverte au XVIIIème siècle aux environs de Villenouvelle. Elle est conservée aujourd'hui au Musée Saint-Raymond de Toulouse. L'inscription indique : À l'empereur César Flavius Valerius Constantin, très noble César, fils du divin Constance, pieux et auguste. 19 (milles). 
Cette inscription fut gravée entre 306 et 308, époque complexe durant laquelle Constantin Ier (306–337), fils de l'empereur Constance Chlore, n'est encore qu'un co-empereur (César). Cette borne situe Toulouse à 19 milles elle était donc implantée à un peu plus de 28 km de Tolosa. Elle porte le nom de l'un des maîtres de l'empire car l'entretien des routes dépendait du pouvoir impérial.   


Un site de passionnés permet de connaître le tracé précis de la chaussée depuis Toulouse. À titre d'exemple :
De Baziège vers le seuil de Naurouze, la voie romaine prend alors une direction générale O-N-O / E-S-E en empruntant la rive droite de l'Hers. Elle se repère facilement dans les champs sur la dernière pente du coteau jusqu'à l'entrée de Villenouvelle. Son azimut est de 119°, c'est-à-dire exactement selon un décumanus de la centuriation. Fait hautement remarquable qui n'avait pas été signalé, la route emprunte ici une succession de lignes décumanes jusqu'à Castelnaudary. La chaussée s'éloigne quelque peu du tracé de la nationale 113 pour rester en permanence sur les pentes des coteaux, assez éloignée de la vallée de l'Hers probablement à l'époque assez boisée ou marécageuse, l'habitat étant généralement situé sur ou au pied des collines.
 
Compte tenu de l'heure, nous poursuivons jusqu'à Villefranche. L'étape de demain sera d'autant plus courte.
Par contre elle sera plus rapide avec une marche à réaction ...


 
 Demain, nous arriverons à Castelnaudary en ayant franchi le seuil de Naurouze. On ne reprendra pas du cassoulet même pour comparer !
 
 
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