1 l’étape du jour
Nous sommes sur une journée de bascule météorologique car la pluie est annoncée et la température devrait (enfin) baisser. L'étape est courte et si en plus il n'y avait pas de mouches ce serait le paradis....
2 le tracé
3 le détail de l'étape
Nous avons passé une bonne nuit avec la climatisation dans la chambre et le silence de ce hameau très tranquille. Nous passons plus de temps pour prendre notre petit déjeuner car notre hôtesse déjeune avec nous et nous discutons longuement. Finalement nous quittons Patricia et ses Bobtails Let's Go et Hedel vers 8:30. C'est une très bonne adresse pour ceux qui aiment la nature et le cocooning.
Après deux changements de direction nous abordons la plus belle ligne droite que nous ayons rencontré jusqu'ici avec plus de 13 km. La voie romaine devait ressembler à ce chemin rectiligne qui nécessite de fréquentes remises en état.
Pour ce qui est de l'attrait du parcours, il y a beaucoup mieux... Des pins adultes, des pins jeunes replantés après la tempête, d'autres pins. Bref des pins et encore des pins.
Par contre la monotonie sans mouches serait supportable en écoutant une longue série de bonnes chansons. C'est insupportable d'être cerné en permanence par des dizaines de mouches. Le chemin croise une route. Il se poursuit sur des kilomètres mais il est devenu goudronné.
Le ciel est nuageux, il ne pleut pas, la température monte, il fait quand même moins chaud.
Il est temps de continuer à examiner l'équipement du soldat romain.
Les soldats au-dessus de leur tunique (
tunica) avaient une protection du torse et des épaules qui a évolué au fil du temps. Il faut distinguer la
lorica hamata et
la
lorica segmentata. La première est une cotte de mailles de type 1/4 (chaque anneau est relié à 4 autres). Elle pèse une quinzaine de kilogrammes. Elle ne peut pas être réparée par le légionnaire et les coups reçus conduisent à des fractures de côtes, contrairement à la lorica segmentata.
Cette cuirasse articulée est apparue au début du Ier siècle dans les régions rhénanes, et s'est répandue ensuite dans tout l'empire. Elle se compose de bandes de fer horizontales fixées ensemble par des courroies de cuir et enveloppant le torse, ainsi que de plaques de protection sous la nuque et la gorge, et de bandes de protection sur les épaules. Son succès s'explique sans doute par le fait que sa fabrication ne demandait qu'environ 70 heures de travail, c'est-à-dire trois fois moins que pour fabriquer une lorica hamata. Elle était également un peu plus légère. Munie de charnières sur les côtés, elle s'ouvrait et s'enfilait comme une veste, qu'on fermait sur le torse. La lorica segmentata a été employée jusqu'au début du IIIème siècle, concurremment à la cotte de mailles qui finit par la supplanter. Intermédiaire entre le casque et la cuirasse les soldats romains portaient un lourd foulard pour les protéger des coups dans cette zone de fragilité.
Notre anonyme de Bordeaux a croisé sur sa route de nombreuses légions et il a pu observer les différences d'équipement des légionnaires. Il est passé par des endroits peu stables et proches de grandes batailles qui ont conduit à des dizaines de milliers de soldats tués. Nous aurons l'occasion d'y revenir comme sur le reste de la tenue des soldats.
La ligne droite se termine nous arrivons à
Herré, village qui relève de la partie landaise du Gabardan, zone frontière entre les Petites Landes et l'Armagnac, à la limite des Landes, du Gers et du Lot-et-Garonne.
Nous faisons un court détour pour voir l’église Notre-Dame et Saint-Clair. Simple chapelle au XIIème siècle, accolée à une église paroissiale construite au XIIIème, elle comprenait alors une nef prolongée par un chevet arrondi de même largeur, et un clocher de plan carré au sud. Du XVème siècle. date un ensemble de dispositions destinées à renforcer la fonction de refuge de l'édifice: surélévation des murs gouttereaux (NB il n'y a guère que des murs qui puissent être gouttereaux...) complétée par des merlons et des créneaux, et création d'un niveau haut de circulation desservi du côté nord par un escalier à vis.
C'est du XVème siècle également que daterait l'agrandissement de l'église par la construction d'un bas-côté au sud, auquel on accédait par un portail, surmonté par une bretèche. Le mur occidental de l'église fut percé d'une meurtrière puis de deux bouches à feu, les fenêtres à remplage furent murées. Vers 1546, l'église et son cimetière étaient protégés par une enceinte, peut-être un simple fossé, et la porte d'accès au cimetière était fortifiée. L'église était alors voûtée et peinte.
Le clocher comporte quatre niveaux: au rez-de-chaussée, la base était couverte d'une voûte en berceau longitudinal, espace profondément modifié au XIXème siècle mais dont subsistent, sur chacun des murs, les piles et les arcs de décharge qui en supportaient la retombée; les deux niveaux supérieurs étaient séparés par un plancher. Celui du haut est éclairé par deux arcs en plein cintre qui encadrent des archères. Une porte, aujourd'hui murée, ouvrait sur le choeur. Pour le dernier niveau, seule la partie occidentale était anciennement couronnée d'un étage. .
Nous poursuivons vers le terme de la journée par un parcours fort varié qui tranche avec la ligne droite précédente : une petite route, puis une grande, puis un chemin forestier et enfin l'ancienne voie ferrée pour aboutir à l'entrée de Gabarret.
A l’est des Landes, la ville de Gabarret est l’ancienne capitale d’une vicomté au passé glorieux mais dont il reste que peu de vestiges.
La maison du Gabardan datant de 1456, à colombage, briques plates et à encorbellement est maintenant le siège de l'Office du Tourisme. C'est un des rares monuments à avoir survécu aux Guerres de Religions sur la commune.
Il a finalement plu en soirée, est-ce que la fraîcheur attendue sera au rendez-vous demain pour une étape qui nous mène en terrain connu : Eauze qui est sur la voie du Puy mais c'est aussi une des capitales de l'Armagnac...
4 logistique
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire