vendredi 25 août 2017

1 de Bordeaux à La Brède 27 km

1 l’étape du jour
 
C'est parti ! Il fait très chaud, la canicule est de retour... En partant de très bonne heure, nous allons avoir plusieurs heures correctes avant de souffrir.
 
Une première étape peu intéressante au départ, il faut quitter la grande ville... puis les premières vignes apparaissent et enfin un terrain plus propice à la marche. Malgré l'urbanisation nous devrions voir de belles choses....
 
Notre anonyme de Bordeaux n'était pas perturbé par un urbanisme débridé et la voie romaine était rectiligne.... Il s'est arrêté à la mutatio Stomatas qui est à 7 lieues gauloises de la civitas Burdigala soit 17 km. 
La surprise dans la préparation du parcours est que les romains allaient toujours tout droit sauf… Il est habituel de constater que la distance à vol d’oiseau de deux étapes certaines est proche de la distance indiquée par notre anonyme et que le tracé des voies dépendait des axes du cadastre de la région.
 
Une mutatio était un « changement" : un relais de poste où les chevaux étaient remplacés et où les voyageurs pouvaient se reposer, manger et parfois dormir. Pour chaque mutatio, il fallait avoir de l'eau à proximité, des pâtures et du fourrage pour les chevaux.  Le problème majeur pour positionner une mutatio réside dans les changements intervenus pendant deux millénaires en particulier pour les cours d’eau. Nous aurons l’occasion de revenir sur la découverte d’une mutatio citée par l’anonyme de Bordeaux, près de Saint-Jean-Poutge, grâce à sa proximité de la Baïse.
La Garonne en particulier possède aujourd'hui un cours différent et de nombreuses îles anciennes, en rive gauche, sont maintenant loin du fleuve comme l'atteste Isle-Saint Georges. Ce village s'appelait autrefois l'Isle en Arruan, attestant sous l'aspect toponymique de l'existence d'un gué sur le fleuve à cet endroit. Il s'en est suivi, outre un peuplement à cet emplacement stratégique (attesté par les fouilles entreprises), la création d'une route qui devait continuer vers l'ouest et probablement se croiser avec la voie Aquitania à Stomatas.
 
Le Chemin Gallien (ou Via Aquitania), à l’exception de quelques tronçons reconnus par les photographies aériennes et les recherches de terrain, n'est pas bien connu  à l’approche de Bordeaux. Une confusion provient du fait que de la présence de plusieurs itinéraires. Une des possibilités est le recouvrement de la via Aquitania par l'ancienne route nationale 113 tout au moins en partie... Mais nous n'allons pas longer cette route et emprunterons un itinéraire plus propice à la marche, sans rapport avec la voie romaine, mais plus intéressant et plus sûr. 


 

D'après l'Association de Recherches Historiques de l'Ornon
 
 
 
 2 le tracé
 
 
 
 
 
 
 
3 le détail de l'étape
 
 C'est seulement vers Villenave d'Ornon, après avoir traversé Talence et Bègles que la densité de maisons baisse significativement pour laisser la place à quelques vignes encerclées. Puis la vigne devient prépondérante. 
Le gel semble avoir épargné cette région.




 
 
 Villenave d’Ornon était traversée par deux voies de communication romaines : la route de Bordeaux à Toulouse via Agen et celle transitant par Bazas.
La première voie romaine est l’actuelle avenue Mirieu de Labarre, la seconde est la route de Toulouse, autour desquelles s’établissent des habitations gallo-romaines, succédant aux habitations celtiques.
 
"Un aqueduc gallo-romain, datant du premier siècle partait du lieu-dit Carbonnieux à Villenave-d'Ornon. Il passait ensuite au lieu-dit Sarcignan où des vestiges de l’édifice ont été découverts en 1973. L'édifice était prolongé vers le lieu-dit Madère, pour venir alimenter en eau la cité romaine de Burdigala. On en trouvait au XIXème siècle, certaines portions sur les communes de Bordeaux, Bègles, Talence et Villenave d’Ornon.
 
Actuellement, seule Villenave d’Ornon possède des vestiges visibles ou en cours d’aménagement de ces tronçons d’aqueduc. 
Le site majeur situé à Sarcignan comporte les trois façons de construction d’un aqueduc : en souterrain et en aérien sur mur ou sur arche. De plus, il y a une arrivée de deux conduits qui fusionnent, ce qui laisse penser qu’un deuxième captage a été effectué sur les sources du Bruca, cours d’eau situé vers la limite communale de Gradignan. En 2007,  un tronçon de 50 mètres en bon état a été découvert, parallèle à la rue Fernand Coin, près de la Résidence "Les Finances", par archéologue Xavier Charpentier. Hélas, cette partie est maintenant recouverte par un immeuble."
 

Voyant les noms sur les panneaux indicateurs, pas de doute nous sommes au cœur des Graves.


Nous allons passer dans le plus prestigieux le Château Smith Haut Lafitte qui mérite un détour… L'histoire du château indique un relevé de plus de 650 vendanges. C’est au XVIIIème siècle que le nom du nouveau propriétaire écossais fut rajouté au nom du domaine qui produit un Grave rouge à base cabernet sauvignon (55%), merlot (35%) et cabernet franc (9%) et blanc à base de sauvignon blanc (90%) et de sauvignon gris et sémillon. Quant au prix de ces flacons… une bouteille de Chateau Smith Haut Lafitte jeune à plus de 200€ , un Petit Haut Lafitte à 30€, un Hauts de Smith (second vin) à 22€... 
 
 
 
Toujours est-il que les vignes sont parfaitement entretenues et que le domaine est le siège de nombreuses réceptions. Malheureusement, nous n'avions pas notre carton d'invitation pour les Caudalies, un pince-fesses fort couru ce matin. Il faut dire que notre accoutrement faisait tâche quand nous sommes passés.








Nous poursuivons notre parcours au cœur du vignoble des Graves et arrivons à Martillac Une légende locale rapporte qu’au temps des guerres de conquêtes des Gaules, sous Jules César, un général romain se serait retrouvé en grand danger d’enlisement sur une terre marécageuse lorsque, soudainement, le sol se serait raffermi inexplicablement sous les sabots de son cheval. En raison de ce miracle, un temple fut élevé en l’honneur de la divinité responsable e ce prodige : Mars, Dieu de la guerre protégeant son guerrier.
Martillac est traversé par une ancienne voie romaine en direction de la commune voisine de Saucats. Il s’y trouve à proximité un vieux pont de pierre communément appelé « Pont Romain » mais dont l’origine reste incertaine. Dispersés sur Martillac, une dizaine de bornes dites « de Montesquieu » - élevées pour la plupart à l’époque du baron – se dressent au bord d’anciens chemins ou en pleine lande. Gravées sur leur deux faces d’un symbole ou d’un monogramme et orientées dans l’espace, elles indiquent la propriété des terres vers lesquelles elles sont tournées.

Nous n'avons vu aucune de ces bornes... il fait maintenant très chaud et nous arrivons à La Brède, enfin, et nous faisons un crochet par le château. En effet, on ne peut pas passer à la Brède sans visiter son célèbre château... C'est là que naquit, le 18 janvier 1689 (facile un siècle avant la révolution), Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu  auteur des "Lettres Persanes" et de "L'esprit des Lois". Edifié à partir du XIVème siècle sur les ruines d'une construction plus ancienne, le château a été remanié à partir de la Renaissance. Il a conservé son caractère de forteresse, atypique par sa forme polygonale qui se reflète dans l'eau des larges douves qui l'entourent.







 
Montesquieu y séjournait régulièrement, retrouvant, dans ce havre de paix, le bonheur d'une vie simple et un environnement propice à la réflexion et à l'écriture. 







Les lieux sont entourés d'un très beau parc à l'anglaise, dont le goût lui vint lors d'un séjour outre-manche. Son seul voyage hors de France dura quatre ans et il visita de nombreux pays européens au cours de son long périple.
 
 
 Nous n'avons guère goûté aux frondaisons de ce grand parc. Il nous retourner sur nos pas pour atteindre La Brède.
  


  


Le Chemin Gallien est mentionné, dans le secteur de Saint-Selve, sur la carte de Belleyme qui montre les « vestiges d’une ancienne levée du Chemin Gallien », celle-ci est encore visible sur le terrain. On le signale à La Prade où il se confond ensuite probablement avec l’actuelle route départementale 1113 (ancienne Nationale 113) jusqu’à l’approche de Bordeaux. 
 
 
En 1826, François Jouannet se sert de l'examen des localités, des restes du chemin Gallien sur le territoire des communes de La Brède, Saint-Morisson, Saint-Selve,  et des distances indiquées entre étapes pour imaginer l'emplacement de la mutatio Stomatas qui se trouverait selon lui sur la commune de Saint-Médard-d 'Ayrans, entre le lieu nommé Déhé et un petit ruisseau. 
Aujourd'hui, la position de Stomatas demeure incertaine. Ce relais routier gallo-romain est situé, suivant les auteurs, à Saint-Médard d’Eyrans, à Beautiran, ou, plus probablement, à La Prade.  
 La commune de la Brède a toujours été un lieu de passage, une voie romaine la traversait dont les pavés ont été visibles jusqu'au XVIIIème siècle notamment dans le parc du château de La Prade. Le propriétaire du château, M. de Saige les fit disparaître en décorant son parc avec de grandes allées.
  
Nous profitons immédiatement de l'hôtel pour faire une longue sieste dans un air rafraîchi... et le dîner est l'occasion de goûter un château-Magnaud. Ils ont dû faire une faute d'orthographe... Mes papilles s'en souviennent encore...



 .Demain une autre étape dans le vignoble des Graves et Sauternais et sous la canicule....
 
 
 
4 logistique
 
 
Chateau de la Brède    Tel : 05 56 78 47 72 jusqu’au 14 avril les WE AM puis tous les jours AM visites à la demie de chaque heure
 
 
 hébergement
 
Relais Akena La Brède  1 Avenue de Viana     chambre 75 - 80€  PdJ Buffet 9,50€ Avec le Restaurant Le Philosophe menu à 20€
 
 
 
 

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