jeudi 31 août 2017

7 de Gabarret à Eauze 22 km

1 l’étape du jour
 
 Les conditions climatiques sont idéales après la pluie de la nuit précédente: la température est agréable et la couverture nuageuse nous protège du soleil. Le paysage change immédiatement dès le départ signifiant la fin des Landes et le début du Gers caractérisé par la disparition de la forêt et l'arrivée de la vigne, des collines et des vallons et surtout la fin des routes rectilignes. 
 
2 le tracé
 
 
 
3 le détail de l'étape
 
Nous quittons notre hotel restaurant Le Relais après un bon petit déjeuner qui est au niveau des autres prestations de la veille : remarquable. Si vous devez aller en cure à Barbotan, c'est là qu'il faut résider !

Après quelques kilomètres sur un axe fréquenté, nous arrivons à Saint Cricq, bourg de Parleboscq, l’église Saint-Cricq est construite sur une motte dominant un ravin. Des 7 églises du village, c’est la seule bâtie en pierres. Elle a été construite au XIIIème siècle, comme l’attestent le chevet à 5 pans et le mur nord. Au cours des siècles troublés par la guerre de 100 ans et les guerres de religion, elle a bénéficié de multiples rénovations. Le robuste clocher-tour octogonal est flanqué d'une tourelle rajoutée au XVIème. 
Le portail présente un décor renaissance richement sculpté de motifs végétaux luxuriants et de volutes.


 La route empruntée est bien plus calme. Il n'y a plus de mouches, les hirondelles se regroupent sur les fils. Nous faisons le rapport avec les jours précédents : nous n'avons n'y vu, n'y entendu des oiseaux dans la forêt des Landes...

  La route nous fait passer près d'un réservoir artificiel qui permet de maintenir une certaine irrigation les mois les plus chauds.
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 Une superbe propriété apparaît au bord de la route. Au-delà des bâtiments, ce sont les chevaux qui attirent l'œil par leur beauté.



Notre chemin serpente le long des vallons en évitant la ligne de plus grande pente. Nous sommes loin de la conception romaine du tracé !


Comme Michel Druillet est originaire de ce beau pays, il nous a suggéré de passer voir sa maman. Nous avons fait un détour pour tenter de gagner directement le lieu mais la disparition du sentier et l'espoir d'aboutir s'amenuisant ce fut un retour piteux sur la même route, un kilomètre plus loin seulement : bilan une heure perdue.
Finalement nous y sommes parvenus et nous avons découvert sa maman en pleine forme, très dynamique et nous réservant un accueil chaleureux. Nous avons visité l'extérieur. La porte du garage a été récemment décorée par un tagueur : le résultat est saisissant !



Le jardin est également remarquable...


Bref, un arrêt très intéressant avant de revenir sur la trajectoire initiale pour atteindre la Domus de Cieutat qui est dans la ville romaine d'Elusa, à l'écart d'Eauze d'aujourd'hui. Par chance, une partie significative de la ville n'est pas recouverte d'usines ou de maisons, et lces terrains sont maintenant acquis par la ville d'Eauze.


Eauze
 La Novempopulanie, la province des Neuf Peuples, apparait dans les sources à la fin du IIIème siècle de notre ère sur une inscription lapidaire conservée dans l’église d’Hasparren (Pyrénées-Atlantiques). 

Flamen item
dumvir, quaestor
pagi(que) magister,
Verus, ad august
tum legato, Mu
nere functus
pro Novem opti-
nuit populis se
jungere Gallos. Urbe redux ge-
nio pagi hanc dedicat aram.

Un certain Verus, homme politique et prêtre local, relate qu’il est allé plaider auprès de l’empereur – sans doute Gallien – la cause des neuf peuples (Novem populis), afin d’obtenir une province indépendante en Aquitaine. Quelques années plus tard,  les réformes administratives menées par Dioclétien vont aboutir à un nouveau découpage des anciennes provinces gauloises créées par Auguste.

L'Aquitaine, province impériale et prétorienne est divisée en trois provinces dites présidiales : L'Aquitaine première (Aquitanica prima ou Aquitania prima) dont la métropole était Bourges (Avaricum), capitale de la cité des Bituriges Cubes (Bituriges cubii) ; L'Aquitaine seconde (Aquitanica secunda ou Aquitania secunda) dont la métropole était Bordeaux (Burdigala), capitale de la cité des Bituriges Vivisques et la  Novempopulanie ou Aquitaine troisième (Aquitanica tertia ow Aquitania tertia) dont la métropole était Eauze (Elusa) capitale de la cité des Elusates.

Combien de cités étaient regroupées dans cette nouvelle circonscription administrative ? Un registre date du Ve siècle, la Notitia Galliarum (Notice des Gaules), énumère la liste des cités pour chaque provinces gauloises.

Dans le cas de la provincia de Novempopulanie (capitale : Elusa / Eauze)

Les Neuf Peuples (Chef-lieu) :
Aturenses Atura (Aire s/Adour )
Auscii Illiberis (Auch)
Bigerionnes Tarbes et St Lezer
Boiates Bazas
Consoranni Saint-Lizier
Convenae Lugdunum Convenarum
Elusates Elusa (Eauze)
Lactorates Lactora (Lectoure)
Tarbelli Dax

Les traces d'une partie d'Elusa ont été trouvées permettant de définir le plan orthogonal de ses rues orientées Nord/Sud et Est/Ouest. Le Cardo Maximus et le Decamanus Maximus ne sont pas certains d'où la situation du forum qui est à l'intersection des deux. De la même manière, les nécropoles situées le long des voies d'accès principales à l'extérieur de la ville n'ont pas été détectées. Elles caractérisent l'implantation des voies romaines d'accès à la ville. C'est bien dommage pour savoir avec certitude si la voie de Bazas venait par le Nord ou bien en tracé direct rectiligne...








Située au coeur d’un quartier aristocratique de la cité antique, la Domus de Cieutat est la résidence urbaine gallo-romaine d’un notable de l'époque. Son architecture, qui s’organise autour de deux cours bordées de colonnades sur une surface totale de 2700m2, y prévoit notamment une grande pièce de réception, un système perfectionné d’évacuation des eaux et un petit espace thermal. 


Des traces d’escalier laissent deviner l’existence d’un étage. Lieu de vie, de négoce et d’apparat, le maître de maison y recevait ses clients. L’entrée du site archéologique est située dans le bâtiment de l’ancienne gare. Nous remercions particulièrement l'"accueillant" qui nous a consacré une demie heure pour répondre à nos questions...





Au dos de la gare, plusieurs panneaux font état de l'empire romain. Un est consacré à l'anonyme de Bordeaux qui ne le sera bientôt plus...


Le musée d’Eauze , en ville, expose un véritable trésor gallo-romain, découvert en 1985 à proximité de l’ancienne gare, au cours des dernières heures d’une fouille archéologique! Constitué de plus de 28.000 monnaies, d’une cinquantaine de bijoux et d’objets précieux, il semblerait dater de la fin du IIIe siècle. La qualité et l’état de conservation remarquable de l’ensemble en font l’un des trésors les plus importants retrouvés ces dernières années et l’un des plus grands trésors exposés dans une collection muséale en France. Outre la présentation de ce fabuleux trésor, le musée abrite également des collections permanentes allant de la Préhistoire à l’époque mérovingienne. Si la collection d’objets gallo-romains est d’une grande richesse, celle d’objets préhistoriques constitue un ensemble unique en Occitanie.

  La ville moyen-âgeuse a été construite à l'écart de la ville romaine et une partie de ses pierres a servi de carrière pour les nouvelles constructions.





Nous ne visitons pas les autres édifices notables puisque nous connaissons particulièrement bien Eauze. Nous souhaitons mettre le lecteur en appétit pour venir visiter cette belle petite ville du Gers, particulièrement le jeudi de l'Ascension pour son salon des antiquaires et de l'Armagnac et autres produits locaux....

La construction de la cathédrale Saint Luperc fut initiée par le prélat Jean Marre, nommé prieur d’Éauze en 1467, qui fit jaillir ce vaisseau reconstruisant la priorale bénédictine d’Éauze sur le site de l’église romane dédiée depuis le XIème siècle à Saint-Luperc. Ce grand bâtisseur contribua à la construction d’un grand nombre d’édifices parmi lesquels les cathédrales d’Auch et Condom ou la petite église de Luzanet.

La cathédrale d’Éauze se rattachant à la tradition du gothique toulousain est le premier édifice de style gothique flamboyant en Gascogne centrale, modèle influençant les petites églises voisines de l’Armagnac.

Majestueuse par son élancement, elle mesure 50,60 m de long pour 18 m de large et une hauteur de 21,65. La nef unique de sept travées bordée de chapelles profondes placées entre les contreforts, se prolonge par un chœur pentagonal à pans coupés mis en lumière par les vitraux, les verrières et les peintures de Nicolas Greschny. Les verrières du chœur et du mur méridional furent refaites par Jean-Baptiste Anglade, peintre verrier de Paris natif d’Éauze de 1868 à 1878.

Harmonie, spiritualité, douceur naissent de l’architecture et de la lumière uniques de cet édifice où le maître d’œuvre expérimente un voûtement audacieux tout en conservant dans la nef les hautes fenêtres étroites.

La verticalité est accentuée par la nudité des murs. Des demi-colonnes engagées dans les piliers s’élancent d’un seul jet sans chapiteaux vers la voûte d’ogives, rejoignant arcs diagonaux, doubleaux et formerets, participant à l’audace et à la beauté du lieu.

La cathédrale Saint Luperc

L’harmonie colorée délicate de la brique et de la pierre témoigne de la capacité des maçons gascons innovant et réemployant des matériaux venant de l’antique cité gallo-romaine d’Élusa, moellons calcaires, marbre, briques et tegulae…ajoutant au mystère et à la profondeur de cette église paroissiale.

 La maison des Consuls est une vielle maison du XVème siècle. Cette maison contemporaine de Jeanne d'Albret se situe dans la rue Bistouquet. Hôtel particulier haut perché, la maison dite des "consuls" est agrémentée d'un fenêtrage soigné et souligné par des appuis en corbeille évasée. Sur le premier niveau en maçonnerie, les étages sont en encorbellement et la façade reçoit une riche décoration.
 
La maison Jeanne d’Albret fut achetée par la mère d'Henri IV, Jeanne d'Albret. En effet, cette famille royale s'arrêtait souvent à Éauze lors de ses voyages entre le Béarn et Nérac. Cette belle façade à colombages est classée aux monuments historiques. Elle était parée de fleurs de Lys sculptées qui furent rabotées pendant la Révolution.
 
 Bref, cet autre angle de vue de l'Eauze romaine nous a particulièrement intéressé d'autant que la découverte de nouveaux vestiges est laissée aux générations futures. 

Notre chambre d'hôte est éloignée du centre ville. Notre hôte est venu nous récupérer en voiture pour nous conduire au Petit Bernerot.

Demain, une longue etape pour aller à Saint-Jean-Poutge où la mutatio citée par l'anonyme de Bordeaux a été récemment découverte....

4 logistique



Au petit Bernerot

Hotel le Triana
 
Gîte Rabelais Impasse Rabelais   Tel  06 73 53 42 43 et 05 62 09 75 22  Chambre 52€ PdJ 5€  giterabelais32@orange.fr
Gîte Chez Nadine 43 avenue de Sauboires  Tel 05 62 08 18 37 DP 80€  francis.corlaiti@orange.fr
Gîte Lou Parpalhou  13 Rue du Lac   Tel : 05 62 09 72 84  B&B 60€ Email : gitecastex@orange.fr 

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